Analyse des habitudes alimentaires des bénéficiaires des épiceries sociales de l'étude PrévAlim (2019-2022)
01 décembre 2024
Numéros de page :
15 p. / p. 386-400 : ill.
L’alimentation est un enjeu majeur de santé publique abordé à travers le Programme national nutrition santé (PNNS), qui assure à tous les publics la diffusion des messages nutritionnels et la transmission des « bonnes » pratiques alimentaires depuis plus de 20 ans. Plusieurs études montrent une forte prévalence des maladies liées à la malnutrition parmi les populations en situation de précarité. Les bénéficiaires des épiceries sociales sont de fait concernés par ce risque. Le projet PrévAlim, développé de 2020 à 2022 financé par l’INCa et porté par un ensemble d’acteurs pluridisciplinaires, a eu pour objectif principal de caractériser les habitudes de consommation des utilisateurs des épiceries sociales, notamment d’évaluer leur adéquation aux recommandations du PNNS. La méthodologie du projet repose sur la sélection de 82 bénéficiaires volontaires d’épiceries sociales (ES) situées en Ile de France. En amont de la mise en place du projet, une première phase de test de compréhension du questionnaire a eu lieu au sein d’une ES de Paris. Ensuite, après modifications, des utilisateurs au sein de chaque ES se sont vu administrer par entretien une enquête alimentaire adaptée. Cette analyse des habitudes alimentaires en référence aux messages du PNNS permet d’identifier plusieurs constats : (1) les habitudes de consommation alimentaire de l’échantillon présentent des similitudes avec celles de la population générale : faible consommation de fruits et légumes, de légumineuses et de fruits à coque, préférence importante pour les produits sucrés… ; (2) et certaines habitudes alimentaires sont plus spécifiques à l’échantillon lui-même : méconnaissance ou « peur » des conserves, faible consommation de viande poissons et produits laitiers… La majorité des enquêtés cuisinent leurs repas quotidiennement (90 % des interviewers). Des propositions adaptées découlent alors de cette analyse, comme par exemple des ateliers de cuisine non pas pour apprendre à cuisiner, mais pour apporter les messages de prévention nutritionnelle à travers les liens sociaux et culturels.