Le Grand retour du protectionnisme
Bulletin : Alternatives économiques février 2025
01 février 2025
Numéros de page :
pp.24-38
Donald Trump aime s’affubler du surnom de Tariff Man (de l’anglais tariff, droit de douane). Tout comme son lointain prédécesseur, le président William McKinley, qui à la fin des années 1890 voulait taxer les importations pour protéger l’industrie américaine et remplir les caisses de l’Etat afin de diminuer les impôts. Le 47e président des Etats-Unis revendique cet héritage. A peine réinstallé dans le bureau ovale, il entend mettre en œuvre sa promesse d’augmenter à 25 % les droits de douane sur les importations en provenance du Mexique et du Canada. Les produits chinois se voient gratifiés d’un supplément de taxes de 10 %. Et l’Europe pourrait bientôt se voir appliquer le même tarif, coupable aux yeux du président de ne pas acheter assez de voitures, ni de produits agricoles Made in USA. En dressant ses barrières douanières tous azimuts, Trump promet un nouvel « âge d’or ». A court terme, il risque surtout de récolter une guerre commerciale et une belle poussée d’inflation, comme celle qui a terni le bilan de son prédécesseur Joe Biden dans l’esprit des Américains. Surtout, débarrassées de la politique industrielle ambitieuse de l’Inflation Reduction Act du président démocrate, ces mesures échoueront sans doute à revitaliser la production nationale. L’histoire nous enseigne d’ailleurs que les motivations du protectionnisme sont en réalité plus souvent politiques qu’économiques. La montée des tensions commerciales n’en reste pas moins une tendance de fond, en germe depuis des années. Un changement d’ère auquel l’Europe semble singulièrement mal préparée. Sommaire. Droits de douane : la guerre commerciale aura-t-elle lieu ? Qui y gagne, qui y perd ? Une vieille idée plus politique qu'économique. Sébastien Jean : "Le principal risque pour l'Europe est celui de la division".
Note Générale : Dossier de 4 articles.