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Pourquoi lire les classiques

Editeur :
Année de parution :
1993
245 p. : 21 cm
9782020177795
Faut-il penser, avec Marcel Proust, que « tous les grands écrivains (...) sont comme les différents moments, contradictoires parfois, d'un seul homme de génie, qui vivrait autant que l'humanité » ? On reconnaît généralement un écrivain qui croit à son oeuvre et à la littérature comme manière d'expliquer le monde sans en rester à sa surface sociale à la façon dont il illustre ce propos. Italo Calvino (mort en 1985, à soixante-deux ans) est souvent intervenu dans des revues ou des journaux pour donner sa lecture d'autres écrivains, de toutes les époques. Trente-deux de ses textes sont rassemblés en un volume sous le titre Pourquoi lire les classiques. De Xénophon à Perec, en passant par Dickens, Flaubert, Tolstoï, Borges et d'autres, Calvino sait mêler l'érudition et le plaisir de lire, démontrant magistralement qu'« un classique est une oeuvre qui provoque sans cesse un nuage de discours critiques, dont elle se débarrasse continuellement », que « les classiques sont des livres que la lecture rend d'autant plus neufs, inattendus, inouïs, qu'on a cru les connaître par ouï-dire . Enfin, il faudrait que chacun apprenne par coeur les deux dernières définitions du « classique » que donne Calvino : « Est classique ce qui tend à reléguer l'actualité au rang de rumeur de fond, sans pour autant prétendre éteindre cette rumeur. » « Est classique ce qui persiste comme rumeur de fond, là même où l'actualité qui en est la plus éloignée règne en maître. » Est classique, donc, Italo Calvino, qu'il devient urgent de retrouver, ou de découvrir, au-delà de ces brefs et passionnants essais, comme grand romancier et esprit libre, « corps verbal pour qui la Bibliothèque est vivante, effervescente, écrit Philippe Sollers dans sa préface. C'est un ciel, paradisiaque ou infernal, dans lequel il entre pour en ressortir toujours le même, toujours autre ». JOSYANE SAVIGNEAU in : Le Monde, 03-02-1996