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Maeterlinck
Auteurs :
Année de parution :
2005
1 vol. (648 p.) : 24 cm
Il est temps de corriger l'image en demi-teintes, assez falote, que l'histoire littéraire a véhiculée trop longtemps du dramaturge belge. Sous l'habit du bourgeois conservateur se cache l'iconoclaste qui fait voler en éclats le système de valeurs traditionnelles, sur lequel s'était fondée la grandeur de la dramaturgie issue de l'humanisme classique. A sa manière, Maeterlinck est un rebelle, qu'il faut ranger à côté de Rimbaud, Lautréamont ou Whitman. Son œuvre est à la fois multiple et une. Dans la diversité des genres qu'il a tour à tour pratiqués - poésie, théâtre, récits et essais - Maeterlinck n'a cessé de se renouveler. En poésie, le choc des métaphores incohérentes dans le poème en vers libres de Serres chaudes contraste violemment avec la simplicité des images et de la mélodie des Chansons. Du drame statique de l'informulé et de la mort, il retourne, avec Monna Vanna, au théâtre traditionnel du dialogue et de l'action, qu'il avait contesté auparavant avec tant d'acharnement. A la pensée mystique, inspirée par Ruysbroeck l'Admirable et par Novalis, sur laquelle il avait fondé son premier théâtre, il substitue, dans un second temps, la sagesse d'Emerson et la philosophie de Marc Aurèle, pour se faire ensuite, dans L'Oiseau bleu et Les Fiançailles, l'apologiste des théories néoplatoniciennes et orientales. Quant au brillant prosateur des grands essais sur La Vie des abeilles ou Le Temple enseveli, il évolue vers le laconisme et la discontinuité des fragments. Ce renouvellement n'est pas le symptôme de ses hésitations. C'est plutôt sa manière de répondre, différemment chaque fois, aux questions cruciales qu'il se pose sur la cause première de la vie et sur le destin. Car, chez Maeterlinck, il ne s'agit jamais seulement d'esthétique. Ses œuvres, qu'il convient de lire comme les étapes de sa recherche, coïncident toujours avec une aventure intérieure d'ordre spirituel, qui relève de la connaissance.
Note General : Bibliogr. p. 603-631