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Carnets intimes

Editeur :
Année de parution :
1997
Collection :
221 p. : couv. ill. en coul. : 18 cm
9782710307709
Elle venait de s'installer à Londres, dans la rue, dans la maison qu'elle avait toujours rêvé d'habiter, celle qu'avait occupée le poète Yeats, l'un de ses auteurs de chevet. Elle venait de divorcer, seule désormais avec ses deux enfants et sa frénésie d'écrire, meurtrie d'avoir été plaquée mais heureuse, finalement, de ne plus vivre dans l'ombre du poète Ted Hughes, son mari. Des poèmes, elle en écrit elle-même chaque matin, dès l'aube, pour faire partager son enfer, conjurer son angoisse, « justifier le gâchis de [sa] vie ». C'est l'espoir que ses textes seront publiés qui lui donne l'envie de vivre. Sylvia n'a pas un sou, elle est maigre, sans protection : « Coincée comme au fond d'un sac. Pas d'oxygène. » Une nuit de février, elle ouvre le gaz. Elle a trente ans... Mais Sylvia, née en 1932, morte en 1963 du « sommeil des noyés », renaît avec la publication de ce recueil de nouvelles posthumes, évidemment autobiographiques : Carnets intimes. S'il existait, le soupçon que Sylvia Plath ait surtout été « un cas » s'estompe. C'est sans ambiguïté que s'impose ici l'évidence d'un authentique écrivain. Dans ses Notes de Cambridge, en particulier, résonne une cantate pathétique. Sylvia, pour qui l'urgence était d'abord de témoigner de sa vie, nous y assène encore ses plus lancinantes obsessions. Une plainte presque sereine qu'elle ponctue par le cri d'une femme qui n'a trouvé qu'un seul refuge : « Ce que je redoute le plus, je crois, c'est la mort de l'imagination. » Extr : in : Le Monde, 07-02-1997

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