Après un remarqué disque 1600 paru en 2012, 1700 est un vibrant hommage au baroque italien, où Rinaldo Alessandrini a convoqué la plupart des compositeurs italiens marquants de la première moitié du XVIIIe siècle : Locatelli, Mascitti, Vivaldi, Caldara, Durante, Galuppi, Pugnani. Tous s'exilèrent, au service de prestigieuses cours étrangères. Tous firent évoluer le "stilo italiano" vers des styles plus personnels, ou s'approchant de leur culture d'accueil. Chacun composa son lot de merveilles, auxquelles l'intelligente et délicate mise en perspective du maestro Alessandrini apporte une inédite flamme amoureuse. (Electre)

Dans ce programme, Rinaldo Alessandrini, l'une des références mondiales actuelles pour la musique baroque, a choisi d'adapter pour petit ensemble à cordes - du duo au quatuor - les Variations Goldberg et l'Aria variata alla maniera italiana, initialement composées pour clavier. Une relecture intellectuelle et amoureuse d'un monument de l'histoire de la musique, en écho d'ailleurs à une pratique courante de Bach lui-même (et de nombre de compositeurs par la suite) : on trouve dans la Messe en si mineur, par exemple, de très nombreuses réélaborations d'oeuvres précédentes, plusieurs mouvements des Concertos brandebourgeois ont été repris de différentes manières dans certaines cantates, et Bach a mis en musique la version allemande du Psaume 51 en adaptant le Stabat Mater de Pergolèse. Le travail passionnant de Rinaldo Alessandrini, qui a tenu à se conformer le plus possible à l'esprit de l'oeuvre originale ainsi qu'à la pratique d'écriture de la musique instrumentale de l'époque, résulte en une homogène et époustouflante nouvelle lumière posée sur le génie de Jean-Sébastien Bach. (Electre)

Instrument lumineux et connu de tous, l'un des symboles de l'Italie musicale savante et populaire, la mandoline a fait l'objet de plusieurs compositions d'envergure au cours de l'histoire de la musique. Au premier lieu desquelles les célébrissimes concertos de Vivaldi : deux d'entre eux figurent ici, au sein de ce disque intensément amoureux que Julien Martineau, l'une des plus grandes figures de l'instrument de nos jours, signe pour Naïve. En première mondiale, Julien Martineau donne enfin à entendre le légendaire, virtuose et poétique deuxième concerto (dont les manuscrits ont été perdus) que Raffaele Calace (1863-1934), souvent décrit comme "le Paganini de la mandoline", a offert à cet instrument si proche, par de nombreux aspects, du violon - justement. Le concerto de Caudioso parachève ce disque qui, pétri d'authenticité et d'excellence musicale, marque et donne ses lettres de noblesse non seulement à l'art de la mandoline, mais à la culture italienne et musicale dans son ensemble. (Electre)

Boris Begelman endosse régulièrement le rôle de soliste dans les nombreux concerts que l'ensemble de Rinaldo Alessandrini consacre à la musique de Vivaldi et de ses contemporains. Il était temps que l'Èdition Vivaldi le mette au premier plan de l'un de ses albums dédiés au violon. Ce neuvième volume concertant rappelle également l'ensemble de Rinaldo Alessandrini, déjà signataire de treize opus dans la collection vivaldienne, dans un répertoire purement instrumental où il excelle autant que dans la musique vocale, porté par une ample conduite des lignes, une dynamique inspirée et une langue dont il est parfaitement familier en même temps que novateur. Ce sont justement des horizons nouveaux qu'ouvre Vivaldi avec ces concertos tardifs, lui qui a su adapter son écriture, à partir de 1725, à l'évolution des goûts et aux mutations des modes, à cette exigeante "esthétique de la sensibilité", comme l'écrit Cesare Fertonani.

L'année 1736 fut d'une grande importance dans la vie de Bach : c'est alors que lui fut accordé le titre de compositeur de la cour royale de Pologne et celui de compositeur de la cour électorale de Saxe. La même année, il composa les deux seules sonates autographes pour flûte et clavecin obligé. Ces sonates nous apparaissent comme une étape dans un processus d'élaboration qui pourrait également avoir porté sur une instrumentation diversifiée. Cette pratique a inspiré le choix de deux sonates, conçues à l'origine pour d'autres instruments, pour être insérées dans un projet consacré à un dialogue entre la flûte et le clavecin. Nous n'avons aucune certitude en ce qui concerne le dédicataire de ces sonates autographes, bien que la relation que Bach entretenait avec Dresde à cette époque nous conduit à penser que cela pourrait être le flûtiste virtuose Pierre-Gabriel Buffardin, un ami proche de la famille Bach. Le choix de l'instrument pour cet enregistrement est dû à la redécouverte en 2015 de la seule flûte connue de marque Buffardin Les Fils ; cet enregistrement permet d'en entendre une copie pour la première fois. Cet instrument particulier jette un nouvel éclairage sur les oeuvres qu'Alessandrini et Pontecorvo ont choisi d'enregistrer après de nombreux concerts et enregistrements avec le Concerto Italiano. (Electre)

Dans cet album, le violoniste Enrico Gatti et le claveciniste Rinaldo Alessandrini revivent après quelques décennies leur association. Aujourd'hui, avec ce titre élégant et astucieux de Cross-dressing Bach, ces chambristes baroques se sont réunis pour produire un disque présentant des arrangements de Jean Sébastien Bach : on y trouve ici ou là une partita pour flûte, une paire de sonates pour viole de gambe... C'est avec joie que Glossa célèbre le retour d'Enrico Gatti et souhaite, pour la première fois, la bienvenue à Rinaldo Alessandrini ! (Electre)