Rutger Hauer est donc mort en 2019, triste clin d'oeil à son rôle emblématique dans "Blade Runner" (1982), film de science-fiction qui se déroulait à cette date. Le film de Ridley Scott est un des sommets de la carrière de l'acteur néerlandais, carrière dont il faut bien reconnaître que les quinze premières années (de "Turkish délices" en 1973 à "Hitcher" en 1986) ont été artistiquement plus marquantes que les trente qui suivirent, durant lesquelles Rutger Hauer a pourtant enchaîné plus de cent rôles.

Le nom de Sir Alain Parker (1994-2020) est indissociable du cinéma des années 1980, dont il a contribué à défiler l'esthétique (lumière tamisée, ciels orangés, nuits bleues et rôle central donne à la musique). La popularité du réalisateur durant cette décennie contraste avec le désintérêt dont il a ensuite été frappé.

Richard Donner a dédié sa carrière au cinéma de divertissement, ces films que l'on prend plaisir à regarder et qu'il s'amusait à tourner. On lui doit le film de super-héros canonique ("Superman"), un classique de l'épouvante ("La Malédiction"), et un autre film du film d'action ("L'Arme fatale"), un films pour enfants culte ("Les Goonies") et quelques oeuvres plus fragiles et méconnues ("Rendez-vous chez Max's", "Radio Flyer"). Retour sur le parcours d'un professionnel, disparu en juillet dernier.

A l'occasion de sa disparition le 27 janvier 2017, retour sur le parcours du comédien britannique protéiforme John Hurt.

Comme le rappelle le titre de son dernier film en date (Elle), les femmes occupent une place centrale dans l'oeuvre de Paul Verhoeven. Elles sont prostituées, danseuses, femmes d'affaires, princesses ou militaires, mais elles partagent un objectif commun : se faire une place dans un environnement hostile car dominé par les hommes. Elles partent avec un handicap et ne laisseront pas la morale les ralentir : pour réussir, ou simplement pour survivre, elles utilisent leur corps et iront jusqu'à tuer. Ces femmes inspirent au spectateur un mélange d'attirance et de répulsion.

Vous tenez entre les mains le troisième numéro de "L'Avant-Scène Cinéma" consacré à l'oeuvre de Werner Herzog. Nous avons déjà publié dans deux numéros très anciens les découpages de "L'Enigme de Kaspar Hauser" (no 176) et d'"Aguirre, la colère de Dieu" (ce numéro 210 est épuisé, c'est dire la popularité jamais démentie de ce film ahurissant). Depuis, le cinéaste a poursuivi sa carrière à nulle autre pareille. Herzog est un aventurier qui a fait le tour du monde avec sa caméra.

"Les Rascals" impressionne d'abord par son ampleur et sa densité. En tout juste 1h45, le film développe une dizaine de protagonistes aux personnalités distinctes et tire le portrait de la France du début des années 1980, d'un point de vue à la fois social (le délaissement des quartiers populaires), culturel (on croise les anciens du gang des Antillais et de jeunes danseurs de hip hop) et politique (la montée de l'extrême droite, plus que jamais d'actualité).