Âgé de 83 ans, auteur en cinquante ans de quatre longs métrages, qui sont d'insolites chefs-d'oeuvre, Victor Erice est un cinéaste rare, sans doute malgré lui, mais aussi en ce sens que ses films refusent de répondre, autant par non que par oui, aux injonctions commerciales et aux suggestions des modes intellectuelles. Cette singularité explique-t-elle que "Fermer les yeux" n'ait pas été honoré comme il le méritait à Cannes, où "Le Songe de la lumière" avait reçu le Prix du jury en 1992 ?

Basque de naissance, Galicienne d'adoption, de père péruvien et de mère catalane, Jaione Camborda incarne la diversité culturelle de l'Espagne d'aujourd'hui. En octobre 2023, elle a remporté le Coquille d'or du Festival de cinéma de San Sebastian avec son second film, "O corno, une histoire de femmes", devenant la première réalisatrice basque à recevoir ce prix, qui plus est avec un film tourné en galicien et en Galice.

A partir de décembre 1976, des millions de couples éphémères s'embrassent à l'écoute d'une chanson, surtout pendant le duo final de guitares entre Don Felder et le nouveau venu, Joe Walsh. Cette chanson, enregistrée par un groupe de rock californien, n'est pourtant pas un hymne doucereux aux amours adolescentes. Elle décrit en 6' 30" le cauchemar d'un homme hébergé dans un hôtel de luxe d'où il ne pourra s'échapper.

Cinéaste parcimonieux, deux films par décennie, d'une singularité absolue, explorant la frontière ténue qui sépare le documentaire de la fiction, Jose Luis Guerin n'a cessé de nous surprendre. Alain Masson, l'an dernier, a chanté ici même, les beautés et la complexité de son dernier film L'Académie des muses. Après "Los motivas de Berta", "Innisfree", "Tren de sombras"," En construccion" et "Dans la ville de Sylvia", le réalisateur catalan confirmait son importance dans le cinéma d'aujourd'hui. Il ne restait plus qu'à le rencontrer.