Cheminement onirique sous la forme d'actions multiples, de scénarios, de matrices de contes, de récits, de films et figures à travers lesquels l'écrivain expérimente un mode d'écriture nouveau.

La vie quotidienne d'un jeune couple des années soixante issu des classes moyennes, l'idée que ces jeunes gens se font du bonheur, les raisons pour lesquelles ce bonheur leur reste inaccessible car il est lié aux choses que l'on acquiert, il est asservissement aux choses.« Il y a, dira Georges Perec, entre les choses du monde moderne et le bonheur, un rapport obligé. Une certaine richesse de notre civilisation rend un type de bonheur possible : on peut parler, en ce sens, comme d'un bonheur d'Orly, desmoquettes profondes, d'une figure actuelle du bonheur qui fait, je crois, que pour être heureux, il faut être absolument moderne. Ceux qui se sont imaginé que je condamnais la société de consommation n'ont vraiment rien compris à mon livre. Mais ce bonheur demeure un possible . car, dans notre société capitaliste, c'est : choses promises ne sont pas choses dues. »

Résultat d'un système de contraintes, ou peut-être nouvel art poétique, chacun de ces textes est un onzain, un poème de 11 vers, dont chaque vers a 11 lettres et utilise une même série de lettres différentes, etc.(Electre)

Roman policier en lipogramme dont la particularité réside dans l'absence de la lettre e, la voyelle la plus utilisée de l'alphabet français. Il relate l'enquête autour de la disparition mystérieuse et inexplicable d'Anton Voyl, bientôt suivie par celle d'un avocat marocain. Edition limitée à l'occasion du cinquantenaire de l'oeuvre, avec une couverture signée par le street artist Nasty. ©Electre 2020

Le narrateur, qui s'adresse à lui-même, va se laisser envahir par la torpeur et faire l'expérience de l'indifférence absolue.

En 1965 paraît le premier roman d'un inconnu, Georges Perec, dont le titre et le sous-titre sont déjà tout un programme : Les Choses, une histoire des années 60. Maurice Nadeau, directeur des " Lettres nouvelles " chez Julliard, savait-il qu'il venait de découvrir là l'un des auteurs français les plus importants de la seconde moitié du XX e siècle ? La même année, le livre reçoit le prix Renaudot et il n'a cessé, depuis cinquante ans, d'être lu et relu, s'imposant comme un classique. Deux jeunes gens, Sylvie et Jérôme, à peine sortis de leurs études de sociologie, vivent sur leurs maigres revenus d'enquêteurs pour des agences publicitaires. Mais leurs aspirations au luxe, aux belles choses, aux vêtements de bonne finition, aux meubles racés, à une vie d'oisiveté dans un décor où chaque détail serait pensé, s'opposent à la trivialité de leur vie réelle : un minuscule deux-pièces où s'entassent pêle-mêle livres, disques et vêtements achetés aux puces, un métier peu reluisant, une incapacité à donner de l'envergure à leur existence. Pourquoi le bonheur leur semble-t-il aussi inaccessible ? Est-ce parce qu'il ne peut échapper, selon eux, à la condition de posséder des " choses " ?

53 jours» est le roman auquel Georges Perec travaillait au moment de sa mort, survenue le 3 mars 1982. Le livre est publié ici intégralement, dans une édition établie par Harry Mathews et Jacques Roubaud. Il comprend, d'une part, ce que Georges Perec avait déjà rédigé et qui recouvre onze des vingt-huit chapitres prévus ; d'autre part, un abondant dossier de notes et de brouillons laissés par l'auteur, permettant le déchiffrement du reste du livre. Il a par ailleurs été prélevé dans les notes concernant les dix-sept derniers chapitres celles qui étaient susceptibles de permettre aux lecteurs passionnés par la narration de reconstituer l'ensemble de l'histoire.

En octobre 1974, G. Pérec s'installe pendant trois jours consécutifs place Saint-Sulpice à Paris. Il note tout ce qu'il voit : les événements ordinaires de la rue, le passage des gens, des véhicules, des animaux, des nuages et du temps.

De mars 1981 jusqu’à sa mort en mars 1982, Georges Perec a tenu, avec Jacques Bens, la rubrique des Jeux intéressants dans le mensuel Ça m’intéresse. « Le plus intéressant, par rapport à l’œuvre romanesque de Perec, ce sont les jeux avec les mots ; ils consistent à changer l’eau en vin, par les intermédiaires vau et van, à faire entendre cinquante mots, de Ganter à Tanger, en explorant Argent, à glisser des messages codés dans des mots croisés. Bernard Magné a rassemblé ces jeux. Et avec une générosité dont on lui sait gré, il a publié les solutions. » Jean Roudaut, Magazine littéraire.

Roman d'espionnage, policier et surtout roman à pièges et à énigmes auquel travaillait Perec quand il est mort. Deux écrivains proches de l'auteur en ont établi le texte. Paraît simultanément au Seuil un essai anthropologique du même auteur, intitulé : L'Infra-ordinaire.

L'auteur de La Vie mode d'emploi, connaisseur éclairé de nombreuses disciplines, s'est lancé dans cet ouvrage dans l'imitation de textes scientifiques, sortes de parodies et de pastiches, miroitement sans fin de jeux verbaux

C'est en 1979 que Georges Perec publia pour la première fois une brève nouvelle qui avait pour titre Le Voyage d'hiver reprise ensuite dans «La Librairie du XXe siècle». Perec y racontait la découverte, par un jeune professeur de lettres, d'un fascinant volume, intitulé précisément Le Voyage d'hiver, qui modifie du tout au tout le regard que l'on peut porter sur les poètes français de la fin du XIXe siècle : ceux-ci apparaissent tous comme tributaires de l'oeuvre d'un auteur aussi génial que méconnu, Hugo Vernier. Quelques années plus tard, Jacques Roubaud éprouva le besoin d'apporter quelques savants et utiles compléments au récit perecquien.