A l'occasion de l'anniversaire C.P.E. Bach, Zig-Zag Territoires regroupe les principaux enregistrements de son catalogue consacrés à des oeuvres de musique de chambre et à des concertos de Carl-Philipp-Emanuel Bach et de son père Johann Sebastian Bach. Du père, on peut notamment entendre les sonates pour violon et clavecin, les sonates pour viole de gambe et clavecin, les concertos pour violon... Du fils, on peut notamment écouter les sonates en trio pour deux flûtes égales et continuo et les sonates pour violon et pianoforte. (Electre)

Il apparaissait naturel que Le Poème Harmonique, qui a déjà enregistré certaines des plus grandes pages du répertoire sacré du 17ème siècle français, contribue à la Collection Versailles d'Alpha en donnant sa vision des Leçons de ténèbres de François Couperin. Il y adjoint une oeuvre aussi magistrale qu'oubliée : le Miserere de Louis-Nicolas Clérambault. Les Leçons de ténèbres ont été écrites par Couperin pour les liturgies de la semaine sainte de 1714, à l'Abbaye de Longchamp. Elles reprennent le texte des Lamentations de Jérémie, issu de l'Ancien Testament où le prophète déplore la destruction de Jérusalem par les Babyloniens. Dans la tradition catholique, elles symbolisent la solitude du Christ abandonné par ses apôtres. Isabelle Druet, Hasnaa Bennani, Claire Lefilliâtre et Vincent Dumestre nous livrent une interprétation où l'affect est bien sûr au service d'une rhétorique propre à cette époque et à ce répertoire, mais laisse toute sa place à la beauté lyrique de ces oeuvres.

Ce coffret est un voyage au coeur du tango ; aussi l'occasion de se convaincre, si besoin était, de l'importance de cette musique et de toute la singularité d'un langage qui traverse les styles et trouve une profonde résonance en nous. Ce coffret constitue en fait un quadruple portrait du tango car regroupant quatre enregistrements issus du catalogue d'Outhere Music, eux-mêmes réalisés par quatre ensembles différents : le Quatuor Caliente, l'Ensemble Contraste, l'ensemble Astoria et le duo formé par le violoncelliste François Salque et l'accordéoniste Vincent Peirani.

Philippe Herreweghe et son Collegium Vocale Gent présentent le troisième projet pour Phi axé autour de la musique vocale de la Renaissance. C'est le compositeur anglais William Byrd (1540-1623) qui est cette fois à l'honneur. Le titre du projet fait référence au motet Infelix ego de Byrd, l'une des plus grandes énonciations artistiques du 16ème siècle. Son texte est une méditation sur le psaume 50, rédigée par le dominicain Girolamo Savonarole, homme remarquable qui mena à Florence une campagne contre la famille corrompue des Médicis. Ce texte remarquable, qui prend la forme de plusieurs assertions et questions rhétoriques, décrit toutes les émotions ressenties par une âme en supplice - culpabilité, crainte, gêne, colère mais surtout le don de la délivrance à l'acceptation de la miséricorde du Christ. Byrd semble avoir ressenti un lien émotionnel fort avec les paroles. Le Collegium Vocale Gent nous présente aussi la Messe a 5 voix et une sélection de motets de Byrd, ainsi que Peccantem me quotidien a5 de Alfonso Ferrabosco et Miserere mei a 5 de Philippus de Monte.

Quand il s'agit de musique moderne Het Collectief est l'un des meilleurs ensembles européens. Pour leur sixième disque chez Outhere et leur premier chez ZZT, l'ensemble revient aux racines du répertoire moderne. Avec la soprano Katrien Baert, ils interprètent les Sieben frühe Lieder de Berg, les Maeterlinck Gesänge de Zemlinsky et la Passacaille de Webern. Mais comment interpréter cette musique qui était écrite pour orchestre ou piano, avec un ensemble de chambre ? Il faut trouver des transcriptions ! Heureusement, Reinbert de Leeuw, chef d'orchestre, pianiste, compositeur, pédagogue, fondateur du fameux Schönberg Ensemble et personnalité éminente de la musique contemporaine, a arrangé ces oeuvres. Et la cerise sur le gâteau : Het Collectief joue ces arrangements sous la direction de... Reinbert de Leeuw himself ! (Electre)

Pour la quatrième fois sur le label Phi, Philippe Herreweghe nous propose trois cantates de Johann Sebastian Bach composées à différents moments de sa vie et inspirées en grande partie par l'ouvre de Martin Luther. Ces cantates reflètent un goût marqué pour la dramaturgie, la mise en relief du texte et l'emploi toujours étonnant des instruments et des voix. Le chef gantois et le Collegium Vocale Gent nous livrent une version aboutie de ces chefs-d'ouvre, confirmant, si besoin en est, leur statut d'ardents défenseurs de Bach. (Electre)

Cité dans toutes les histoires de la musique comme un important compositeur, nommé comme l'un des créateurs du madrigal italien, connu principalement par le madrigal Il bianco e dolce cigno, et surtout par l'Ave Maria (un faux !) que chantent toutes les chorales d'amateurs depuis l'époque romantique, Jacques Arcadelt n'a pas encore pris la place qu'il mérite dans le monde musical contemporain. Il fut au service des Médicis, de la papauté et des rois de France ; peut-on imaginer un palmarès plus prestigieux ? Les sessions d'enregistrement de ce coffret furent l'occasion de véritables chocs émotionnels ; là, nous avions la certitude que Jacques Arcadelt était un véritable génie et que l'on pouvait si facilement comprendre pourquoi il était apparu à ses contemporains comme un compositeur exceptionnel. (Electre)

Le programme de cet enregistrement nous transporte dans la Chiesanuova qui fut, en 1600, le lieu de création du premier opéra spirituel, La Rappresentatione di Anima e di Corpo de Cavalieri. C'est dans ce contexte de pionniers que se place le programme imaginé par InAlto. Parmi les manuscrits qui ont fait partie de la bibliothèque de cette église se trouve une source anonyme datant probablement du tout début du XVIIe siècle, qui contient un cycle complet de sept psaumes, appelés depuis saint Augustin "Psaumes de la pénitence". Cette partition romaine est absolument unique en son genre puisqu'elle est monodique et donc écrite dans le style du recitar cantando. InAlto propose ici une mise en contexte unique de ce répertoire du début du XVIIe siècle en recréant, dans la tradition des « exercices spirituels » typiques des oratoriens, un possible rituel se déroulant dans les jours qui précèdent la Semaine sainte, dans lequel chacun des psaumes de pénitence prend tout son sens. Les dissonances les plus étranges de ce manuscrit bouleverseront l'auditeur. (Electre)

(Electre)

Par leur poésie au lyrisme intime et passionné, par leur écriture raffinée révélant peu à peu une profondeur inédite, les treize Nocturnes de Gabriel Fauré forment l'ensemble le plus significatif de son oeuvre pour piano seul. Composés sur une période de quarante-six ans (entre 1875 et 1921), ils témoignent de l'admirable évolution stylistique du musicien. D'une expression ancrée dans le romantisme à une esthétique de plain-pied dans la modernité du XXe siècle, Fauré s'épanouit, sculpte sa personnalité musicale. Tous ses Nocturnes ne sont pas d'égale importance, mais ils forment un recueil dont la diversité et la progression offrent un parfait panorama de son art. ric Le Sage, l'un des représentants les plus incontournables de l'école française de piano et qui a signé de nombreux enregistrements pour Alpha (dont l'intégrale de la musique de chambre de Fauré), interprète ici son répertoire de prédilection. (Electre)

Pourquoi est-il difficile de jouer la musique de François Couperin alors qu'elle semble si simple au premier coup d'oeil ? En nous livrant, dans son Art de toucher le clavecin, de précieuses informations sur l'interprétation de sa musique (et plus généralement sur l'interprétation de la musique française de son époque), Couperin apporte des éléments de réponse nécessaires à l'interprète actuel qui cherche avant tout à respecter les intentions du compositeur. Cependant, la crainte de ne pas outrepasser les indications données par ce dernier et une trop grande attention portée à chaque détail peuvent opprimer le souffle et éloigner du propos des oeuvres. (... ) Sa musique est d'une interprétation, comme la langue française, faite de règles mais aussi de nombreuses exceptions. Les grammaires et les dictionnaires contemporains nous donnent pour tout cela des réponses complètes, arrêtées, infaillibles. Il en était bien autrement à l'époque... (Electre)

Faisant suite à son album consacré aux trois Ouvertures les plus richement orchestrées (Gramophone Editor's Choice - nominé aux Gramophone Awards 2017 et repris parmi les dix meilleurs enregistrements récents consacrés à J. S. Bach), Zefiro boucle la boucle avec le recueil des Concerts avec plusieurs instruments, kaléidoscope de couleurs qui semble presque conçu sur mesure pour mettre en valeur les qualités de l'ensemble fondé par trois spécialistes des instruments à vents historiques, Alfredo Bernardini, Paolo et Alberto Grazzi. (Electre)

L'année 1736 fut d'une grande importance dans la vie de Bach : c'est alors que lui fut accordé le titre de compositeur de la cour royale de Pologne et celui de compositeur de la cour électorale de Saxe. La même année, il composa les deux seules sonates autographes pour flûte et clavecin obligé. Ces sonates nous apparaissent comme une étape dans un processus d'élaboration qui pourrait également avoir porté sur une instrumentation diversifiée. Cette pratique a inspiré le choix de deux sonates, conçues à l'origine pour d'autres instruments, pour être insérées dans un projet consacré à un dialogue entre la flûte et le clavecin. Nous n'avons aucune certitude en ce qui concerne le dédicataire de ces sonates autographes, bien que la relation que Bach entretenait avec Dresde à cette époque nous conduit à penser que cela pourrait être le flûtiste virtuose Pierre-Gabriel Buffardin, un ami proche de la famille Bach. Le choix de l'instrument pour cet enregistrement est dû à la redécouverte en 2015 de la seule flûte connue de marque Buffardin Les Fils ; cet enregistrement permet d'en entendre une copie pour la première fois. Cet instrument particulier jette un nouvel éclairage sur les oeuvres qu'Alessandrini et Pontecorvo ont choisi d'enregistrer après de nombreux concerts et enregistrements avec le Concerto Italiano. (Electre)

Jouer le répertoire exigeant et toujours en mouvement du quatuor à cordes suffit à bien remplir quatre vies. Portés par cet héritage, le quatuor a souhaité explorer des terres moins connues. Dès les premières années du 20ème siècle, Bartók et Kodaly parcouraient les villages de Hongrie et de Roumanie, recueillant, transcrivant et enregistrant des centaines de mélodies et chants populaires. Forts de plusieurs rencontres avec des sommités du jazz et de la musique du monde, ils ont fait appel à cinq compositeurs instrumentistes afin qu'ils nous écrivent des pièces inspirées d'univers musicaux qui leur sont proches. A ces compositions inédites ils ont voulu enregistrer Escalay, du joueur de oud égyptien Hamza el Din décédé en 2006, clin d'oil au quatuor Kronos dont la démarche nous inspire. (Electre)

Caldara, né sur la lagune vers 1670, a ainsi offert à Barcelone le premier opéra jamais entendu en terre catalane, Il più bel nome (1708), une commande de son futur patron Charles VI, auprès duquel il s'installera, à Vienne, en 1716. Prolixe compositeur avec trois mille oeuvres à son actif, il y décède en 1736 dans la même Kärtnerstrasse que Vivaldi... et dans une semblable précarité. Johann Mattheson écrivit à son propos qu'il possédait, comme Händel et le Prêtre Roux, "une grande connaissance des sentiments humains et des émotions". Loin de toute superficialité, sa pâte sonore porte très haut la rhétorique et les artifices du baroque. (Electre)

Forts du succès de leur premier enregistrement consacré aux sonates pour violon et piano de Beethoven, Diapason d'or de l'année et Choc de Classica, Lorenzo Gatto et Julien Libeer poursuivent leur intégrale. (Electre)

Un jour de folie une poignée de musiciens firent un projet insensé : jouer toute la musique de chambre de Brahms en quelques mois, et l'enregistrer pour qu'enfin existe une intégrale du répertoire joué par un seul et même ensemble. Autour de Pierre Fouchenneret, Eric Le Sage, Lise Berthaud et François Salque, ils se sont constitués en troupe, suivie de près par l'oreille passionnée et avisée de B Records. Après les quatuors avec piano, ce double disque rassemble certainement les formes les plus rares du répertoire de musique de chambre brahmsien, dans lesquelles s'épanouissent à merveille les timbres des instruments à cordes magnifiés par une écriture qui oscille entre douceur et passion. (Electre)

"Depuis quelques années nous nous intéressons aux expérimentations des compositeurs aux confins du langage baroque. La musique des fils Bach et plus particulièrement celle de Carl Philipp Emanuel nous a déjà fascinés, et nous avions la même envie de découvrir et nous laisser surprendre en abordant celle de Geminiani. Nous plonger dans cet opus 7 a été un travail passionnant, interrogeant notre expérience de la musique baroque et suscitant l'enthousiasme de l'ensemble des musiciens de Café Zimmermann." Céline Frisch (Electre)

En formant Ngoni Ba (le grand n''goni), il a donné naissance au premier quartet de n''goni de l''histoire malienne, et considérablement étendu les possibilités de cet instrument traditionnel, l''ouvrant aux gammes plus jazz et blues. De cette démarche novatrice est né cet album sorti en avril 2007 chez Out Here Records. Vibrant et éclectique ce premier opus peut être considéré comme une des oeuvres majeures du blues du désert malien.

Bobby Mitchell, "lauréat Alpha" du mythique concours de Bruges, propose pour son premier disque un programme consacré à Joseph Haydn. Son interprétation, à la fois juvénile et fondée sur de solides recherches musicologiques, nous fait redécouvrir tout l'humour, mais aussi la profondeur de sentiments de Haydn. Elle indique une personnalité musicale hors du commun, en même temps qu'un pianiste absolument remarquable. Bobby Mitchell s'inscrit pleinement dans la volont é d'Alpha de témoigner du talent de jeunes artistes et de les accompagner dans leur développement ; une manière pour le label de contribuer à l'avenir des "musiques anciennes".

Pour la deuxième fois, Philippe Herreweghe nous présente sur le label Phi quatre cantates de Bach écrites durant la première année que le compositeur passa à Leipzig. Par rapport au répertoire écrit à Weimar, l'instrumentarium est élargi, pour s'adapter à la taille des églises Saint-Thomas et Saint-Nicolas. Mais, surtout, la virtuosité instrumentale est bien plus importante, tout comme les exigences vocales auxquelles sont confrontés les choeurs et les chanteurs solistes, alors formés par Bach lui-même.

Les Lachrimae or Seven Teares de John Dowland forment l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature anglaise pour viole. Le consort de violes Gambe di Legno est l'un des meilleurs ensembles du genre en Angleterre. L'ensemble Paolo Zuccheri, Francesco Galligioni et Francesco Baroni, s'est étendu au cours des années aux chanteurs, instrumentistes et choeur.

Malgré leur nom à consonance hollandaise, le quatuor fondé par Nicolas Van Kuijk en 2012 est bien français. Mais sa carrière est internationale. Lauréat du concours Wigmore Hall en 2015, Premier Prix et Prix du public à Trondheim en Norvège, artistes BBC New Generation jusqu'en 2017, le Quatuor Van Kuijk a également été repéré par l'Académie du Festival d'Aix en Provence. C'est dans le cadre de son partenariat avec Alpha Classics, qu'il a enregistré ce programme Mozart. C'est évidemment le compositeur idéal pour faire le lien entre la musique de chambre et la raison d'être du Festival d'Aix, l'Opéra. Ce programme mélange un divertimento aux sonorités malicieuses du jeune Mozart de 1772 aux quatuors composés vers 1782 dont le fameux quatuor Les dissonances au début si théâtral. (Electre)

Le pianiste Jeremy Hababou livre avec cet enregistrement un album aux mélodies épurées, parfois minimalistes, reflet d'une esthétique profondément ancrée dans sa personnalité. Comme il se plait à le dire, "la maîtrise technique d'un instrument ne suffit pas à devenir artiste. °tre artiste précède la discipline artistique. C'est avant tout une nécessité, une sensibilité, un autre regard sur le monde, une quête." Inspiré dans sa démarche et ses compositions par la littérature, la poésie, les arts plastiques et la philosophie, Jeremy Hababou emprunte également au répertoire classique. Ces références sont perceptibles au travers de toute son oeuvre, même si elles prennent des formes d'expression variées. Le voyage constitue un fil rouge dans son cheminement, témoin d'un besoin permanent de partager, d'échanger, des sentiments et des émotions. Les mélanges de rythmes et de couleurs présents tout au long de l'album sont autant d'invitations à "aller plus loin", découvrir un inconnu fait de surprises et d'étonnements. (Electre)

Haydn2032, ambitieux projet d'enregistrement de l'intégrale des Symphonies de Haydn, est placé depuis l'origine sous la direction artistique de Giovanni Antonini, avec deux ensembles, Il Giardino Armonico, qui a signé les 4 premiers volumes et l'Orchestre de chambre de Bâle qui signe ce 5ème volume ainsi que les deux suivants. Autre particularité de l'Edition, Haydn est chaque fois mis en regard d'un autre compositeur ; ici Joseph Martin Kraus (1756-1792) : "Kraus fut le premier homme de génie que j'aie rencontré. Pourquoi a-t-il fallu qu'il meure ?! C'est une perte irréparable pour notre art. La Symphonie en do mineur qu'il a écrite tout particulièrement pour moi ici, à Vienne, est une oeuvre que l'on considérera comme un chef d'oeuvre dans tous les siècles" dit Haydn en 1797. Longtemps oublié, Kraus participa pourtant activement au mouvement de renouveau poétique appelé Sturm und Drang - ou encore le Geniezeit ("époque des génies"), parce que des artistes (dont le jeune Goethe) s'y étaient libérés de toute tradition pour ne suivre que leur propre coeur. Quand Haydn qualifie Kraus, en français "d'homme de génie", il avait sans doute ce contexte à l'esprit. Les deux compositeurs s'étaient rencontrés à Vienne en 1783. (Electre)