Au temps de Pascal, l'homme était un roseau pensant. Mais, pour les hommes d'aujourd'hui, l'obligation de penser est beaucoup moins impérieuse. Nos prédécesseurs ont pensé pour nous , constate Henri Roorda (1870-1925), pédagogue, mathématicien et humoriste suisse. Ironique et même volontiers persifleur, il fait cependant mine d'en rabattre : dans de courts billets consacrés à des sujets futiles, des notions élémentaires ou à des observations triviales, il pensote donc, humblement et par voie de presse. Ses billets ont un tel succès qu'il les réunit en 1923 dans un recueil, Le Roseau pensotant. C'est la revanche du chroniqueur : sa philosophie, désabusée et paradoxalement positive, se révèle d'une étonnante lucidité doublée d'une grande fraîcheur.

Recueil d'articles, écrits entre 1837 et 1846, dans lesquels H.D. Thoreau plaide pour une forme active d'engagement, une vigilance face aux discours réformismes, contre l'esclavagisme, etc.

Sur le modèle des Vies parallèles, l'écrivain grec met en miroir 27 biographies de femmes célèbres pour leurs vertus morales : courage, dévotion, intelligence, noblesse.

De l'autre côté de la Méditerranée, au Maroc, une jeunesse désespère et ne cherche qu'à fuir une vie rendue étroite. Ils sont nombreux, ceux qui ne peuvent contenir leur obsession de partir, qui nourrissent le rêve d'un ailleurs meilleur. Venus de tout le pays ou de l'Afrique subsaharienne, ils sont candidats à l'embarquement clandestin. On les appelle les "brûleurs" . Ils sont prêts à engouffrer leur espérance dans les eaux du détroit, voire à y mourir. Salim Jay, écrivain marocain résidant en France depuis trois décennies, a choisi de faire entendre des voix de l'émigration clandestine, des voix personnelles et collectives, disant le désir de cette traversée interdite, la peur et le danger du voyage, l'arrivée et la vie désillusionnée sur l'autre rive.

Inspiré par Alfred Jarry, un pastiche fantastique qui dénonce les horreurs de la guerre à travers une satire sociale décapante. (Electre)

Baltasar Gracian, jésuite espagnol, achève en 1647 L'homme de cour. Ce recueil de 300 maximes constitue un traité moral de la désillusion où sont démontés les mécanismes du pouvoir, les ressorts de la politique comme science de la réussite et les causes de l'aliénation sociale. Electre 2014

Présentation, par un précurseur américain du XIXe siècle, d'un commerce qui repose sur le principe d'égalité et qui n'offre donc pas de place aux ambitieux désireux de s'élever aux dépens d'autrui.

Souvenirs de la troisième guerre mondiale témoigne d'un certain nombre d'ambitions et de recherches de la part de Moorcock qui s'apparentent à celles que l'on retrouve dans son grand roman Byzance 1917. Ici, la science-fiction participe sans équivoque de la littérature. ©Electre 2024

Roman de science-fiction dont le sujet est l'aliénation de l'homme. On retrouve ici, transposés dans le futur, les thèmes habituels de l'auteur : le sexe ; le sida ; les manipulations en tous genres. ©Electre 2024

J.G. Ballard trouve plus de fictions dans la réalité que dans la science-fiction elle-même. Les médias, les rites sexuels ou les accidents de voiture deviennent sous sa plume autant de symboles de l'aliénation et des violences suscitées par notre ère des réalismes imaginaires. ©Electre 2024

C'est en prison, à Sainte-Pélagie, que Paul Lafargue, dont les activités politiques sont surveillées par la police, rédige La Légende de Victor Hugo. Alors que la France entière porte le deuil, en juin 1885, et pleure la disparition de l' « immense génie », aussitôt panthéonisé, que Paris est agité de l’une des plus bruyantes cérémonies de la fin du siècle, un seul homme fait entendre une voix discordante dans le concert des pleurs et des regrets louangeux. L'écrivain socialiste, mais inclassable, auteur du Droit à la paresse, s’attaque à la légende nationale et républicaine. Pour lui, le parcours politique du poète est celui d'un bourgeois écrivain qui a trahi la cause du peuple à plusieurs reprises. Plus pamphlétaire qu'historien, Paul Lafargue fut le premier à ne pas succomber à l’« hugolâtrie ».