La multiplication des discours dénonçant la crise de l'art ou sa captation fatale par le discours, la généralisation du spectacle ou la mort de l'image indiquent assez que le terrain esthétique est aujourd'hui celui où se poursuit une bataille qui porta hier sur les promesses de l'émancipation et les illusions et désillusions de l'histoire.

Dans le débat public, être décolonial est une infamie. Dans les universités, dans les partis de gauche et d'extrême gauche, les syndicats, les associations féministes, partout on traque une « pensée décoloniale » infiltrée et funeste pour le vivre-ensemble. Dans ce livre, Françoise Vergès élucide l'objet du scandale. Le féminisme décolonial révèle les impensés de la bonne conscience blanche ; il se situe du point de vue des femmes racisées : celles qui, travailleuses domestiques, nettoient le monde ; il dénonce un capitalisme foncièrement racial et patriarcal. Ces pages incisives proposent un autre récit du féminisme et posent toutes les questions qui fâchent : quelles alliances avec les femmes blanches ? Quelle solidarité avec les hommes racisés ? Quelles sont les première vie menacées par le capitalisme racial ? Pourquoi les néofascismes s'attaquent-ils aux femmes racisées ? Ce livre est une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c'est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société.

« Je sens que j'ai tellement de choses à dire qu'il vaut mieux que je ne sois pas trop cultivé. Il faut que je garde une espèce de barbarie, il faut que je reste barbare. » Cet énoncé de Kateb Yacine, Louisa Yousfi l'entend comme une formule magique : à la fois mot d'ordre esthétique et fable politique, elle permet de convoquer ensemble Chester Himes, Toni Morrison, Booba, PNL et toute une cohorte ensauvagée à l'assaut de l'Empire.

Un recueil des textes de l'ouvrier anarchiste dans lesquels il exprime son amour de la liberté, son refus de l'autorité, sa révolte à l'égard des injustices sociales et ses idées révolutionnaires. L'ouvrage comprend des extraits de L'humanisphère, des articles parus dans Libertaires ou encore des lettres adressées à Pierre-Joseph Proudhon. ©Electre 2016

La violence sexiste est plus que jamais sous les projecteurs. Pour Silvia Federici, ces meurtres, tortures et viols ne sont ni des accidents de l'histoire ni le reflet d'un patriarcat millénaire. À la fin du Moyen Âge, la condamnation pour sorcellerie devient la pièce maîtresse d'un dispositif de répression contre les femmes mis en place par l'État, l'Église et les puissances économiques. Des instruments de torture comme la « bride à mégères » à la dévalorisation systématique des savoir-faire ancestraux rattachés aux femmes, tous les moyens sont bons pour contenir la menace contre l'ordre capitaliste naissant qu'elles incarnent. Prolongeant ses analyses à la mondialisation néolibérale actuelle, en s'appuyant notamment sur l'exemple de la privatisation des terres en Afrique, Federici montre que la vague de violence à laquelle nous assistons aujourd'hui met en jeu des mécanismes très similaires. Par cette brève histoire de la violence sexiste de la grande chasse aux sorcières européenne jusqu'à nos jours, elle nous raconte aussi un « pouvoir des femmes » sans cesse réinventé par de nouvelles pratiques, de nouveaux savoirs et de nouvelles solidarités.

Recueil de textes dont le ton et le sujet varient au gré des combats menés : ceux du présent, Gaza, Tarnac, Belleville ; ceux du passé, avec la Commune de Paris ou octobre 1917. On y croise Blanqui, Victor Serge, Kafka, Maspero ou la figure anonyme du chiffonnier. Editeur et écrivain, E. Hazan parle depuis une position politique : celle qui veut que les livres sont des armes. ©Electre 2017

Combien coûteraient de salarier toutes les activités procréatives, affectives, éducatives, de soin et d'hygiène aujourd'hui réalisées gratuitement par les femmes ? Que resterait-il des profits des entreprises si elles devaient contribuer au renouvellement quotidien de leur masse salariale ? L'auteure propose une réappropriation collective des moyens de la reproduction sociale. ©Electre 2019

Ce livre fait le point sur l'état du monde et la vivacité des mouvements insurrectionnels depuis 2008 en Tunisie, au Québec, en Turquie, etc. Après la publication de L'insurrection qui vient, et après avoir observé de l'intérieur ces mouvements, les membres de ce comité proposent un écrit stratégique et partisan pour rendre intelligibles les problématiques sociales actuelles. Electre 2014

La famille Doyle prend un nouveau départ et s'installe en Californie. En reprenant une entreprise de pompes funèbres, ils vont se rendre compte qu'ils ont réveillé le Mal jusqu'alors tapi sous leur maison. La contamination du monde des vivants par le monde des morts a commencé... (Electre)

Le livre revient sur cet épisode de l'histoire contemporaine chinoise, inspiré de la Commune de Paris et qui a mobilisé, en 1967, des ouvriers et des étudiants en opposition contre le pouvoir en place à Shanghai. Il décrit la répression du mouvement par les forces conservatrices, et sa réappropriation par le pouvoir maoïste. Electre 2014

L'université fait l'objet de réformes depuis plusieurs années, en France et partout dans le monde. L'auteur dénonce la précarité qui s'est généralisée chez les universitaires suite à ces réformes : enseignants-chercheurs contractuels, post-doctorants sans postes, auto-entrepreneurs vacataires payés à l'heure, chômeurs déguisés et même travailleurs au noir. ©Electre 2015

Un essai sur l'actualité récente du mouvement contre la loi Travail en France. Le Comité évoque la centralité du blocage, la détestation de la police, l'expérience des assemblées générales, le dépassement de l'opposition entre radicaux et citoyens, la dérision du système politique, etc. Il appelle à adopter une autre idée de la révolution, qui serait destituante.