La préface avertit que ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, que sa lecture ne va pas sans haut-le-coeur. Pour qui connait l'univers de la romancière, le préambule est inutile.

La narratrice plonge dans son enfance par bribes mémorielles, sauts dans le temps et autres éclats d'événements. Elle dit je quand elle se souvient ou elle pour le regard distancié de l'adolescente puis de la femme qu'elle est devenue. Pas d'ordre chronologique, mais un va-et-vient de temporalités bouleversées. Un jeu de piste pour reconstituer une identité brisée. Premier roman.

La narratrice vit recluse dans son appartement, imagine des existences, amants, amantes ou amis. Sa vie est dictée par des phrases rituelles, par la contemplation de la voisine d'en face ou ses conversations téléphoniques avec une confidente. Tout se passe en une seule nuit, celle de la rencontre de la narratrice avec une certaine C. Une promenade en forêt avec cette dernière dérègle ses sens.

Deux récits. Le premier qui donne son titre au volume, se situe en Irlande, en 1915. Rescapé d'une famille décimée par la pauvreté, Finbarr Perry tente de s'embarquer pour les Etats-Unis. Il sera le témoin du naufrage du Lusitania, torpillé par un sous-marin allemand. Le second récit,

Pierre Senges est l'auteur, aux Éditions Verticales, de trois romans, Veuves au maquillage (2000), Ruines-de-Rome (2002), La réfutation majeure (2004) et de trois récits, notamment Essais fragiles d'aplomb (coll. «Minimales», 2002) et Sort l'assassin, entre le spectre (2006).

Réalité et théâtre s'imbriquent à merveille dans ce conte sadique publié pour la première fois il y a quarante ans par Jean-Jacques Pauvert.

Quarante ans après le mouvement des occupations du printemps 1968, l'auteur revient sur ces événements, leur présence encore palpable aujourd'hui et leur récupération. C'est aussi l'occasion pour lui d'évoquer sa participation au groupe situationniste et de faire un bilan nuancé de ses choix d'alors et des errements de cette insurrection, ainsi que son enfance.

Trois executive-partners sont investis d'une mission commando. Dièse, Bille et Milan, une équipe à fort potentiel, sont chargés de façon durable d'un projet évolutif au sein d'une organisation à but capitaliste. La bande doit accomplir des étapes ; des motivations pour réussir et un credo vivifiant sont censés les enthousiasmer dans l'accomplissement de leur tâche.

Dans une maison de retraite médicalisée, les pensionnaires sont des centenaires hors du commun, qui, loin de ressasser le passé, se livrent à des activités peu recommandées à leur âge. Leur imagination ubuesque prend le pouvoir et transgresse tous les tabous. (Electre)

Une femme impose à son partenaire d'étranges jeux de rôles, des scénarios complexes, parfois cruels, dans lesquels ils incarnent tour à tour divers personnages de fiction qui ne prennent corps qu'à travers la parole. Au fil des mots, le roman montre à quel point tout rapport est un rapport de manipulation.

Prenant appui sur les éléments de la vie d'un de ses grands-oncles, récit d'un double parcours : la destinée standard d'un fils de notables bordelais voué à la fonction d'administrateur des colonies et les écarts qu'il s'autorise, résistant en creux à la morale de son milieu.

Un quinquagénaire, professeur de français né de parents réfugiés espagnols, entretient, depuis son divorce, une liaison avec Esther, une collègue de vingt ans sa cadette. Sa vie se trouve bouleversée par la mort de Luz, qui ravive ses souvenirs de jeunesse étudiante à Barcelone, et par l'envie de renouer des contacts avec son père. Il propose à ce dernier une escapade en Catalogne.

Antonio de Sousa Amen, un commerçant portugais installé en Normandie dans les années 1920, éleva ses deux filles après avoir répudié son épouse. L'une d'elles, Faustine, héroïne de ce roman, est décrite à travers les yeux de sa fille. Sa sensualité encore bridée fait tourner les têtes, y compris celle de son père, jusqu'à ce qu'elle épouse un ouvrier plâtrier avant de s'installer à Paris. (Electre)

Des jeunes des quartiers nord de Marseille squattent les plates-formes naturelles de la banlieue aisée de Corniche Kennedy. En mal de sensations fortes, ils passent leur temps à exécuter des sauts périlleux. Le commissaire Opéra est chargé de les contrôler. L'arrivée de Suzanne dans la bande rouvre une plaie chez ce dernier provoquée par la disparition d'une prostituée dont il était amoureux.

Par un jeu de digressions, commentaires, interprétations, analogies, souvenirs et autres propos annexes, ce roman redonne chair et sens au récit fait par la journaliste Florence Aubenas le 14 juin 2005 en conférence de presse. Hussein Hanoun al-Saai et elle venaient de passer six mois en Irak, retenus en otages. Récit repris in extenso.

Un vieil homme russe revit les événements douloureux d'un lointain passé à l'époque de l'instauration du régime de terreur. Il partageait alors une cellule avec un prisonnier à part dénommé 53, que les séances d'interrogatoire avaient plongé dans un état de catatonie. Jusqu'au jour où celui-ci se mit à parler comme s'il se libérait des aveux qu'il ne fit jamais à ses tortionnaires.

Libanaise druze installée au Kenya depuis quinze ans, Myriam décide de revenir, provisoirement, à Beyrouth. Elle se confronte à ses souvenirs et à l'histoire de sa famille, dans un pays marqué par les conflits. Myriam espère également retrouver son ancienne maîtresse, Olga, et accepter la disparition de Georges, l'amour de sa vie, victime de la guerre civile. Un roman sur l'exil et les remords.

La France des années 70 est un banquet gaulois où l'on boit et mange en parlant fort sous le regard magnanime de nos hommpolitiques punaisés au mur comme on place un patriarche en bout de table. Moi je suis à l'autre bout, disposé à imiter ce qui passe, à devenir un adulte comme ceux qui me nourrissent, me servent des grenadines, me reprennent si je jure, me déposent à l'école publique. Bientôt je prendrai leur place, puis celle du patriarche. Une vie se sera passée et dedans il y aura eu de la politique, dès le début et jusqu'à la fin. Elle ne s'est pas passée comme ça. Ni manuel de conduite, ni texte prosélyte, ni justification complaisante, ni examen de conscience, ni autoportrait générationnel, Deux singes ou ma vie politique emprunte à l'ensemble de ces registres, tout en les détournant de leurs lieux communs.

En soixante textes courts, l'autoportrait ironique d'un aventurier immobile.

Le constat de l'évolution d'un phénomène fondamental, la disparition de l'autre, annonce l'analtérité, un état paradoxal d'être sans autre. Ce traité synthétise des problématiques actuelles avec des outils de la philosophie classique et moderne : d'Aristote aux mouvements queer, de Hegel au World Trade Center, le philosophe explique les rapports à l'autre et leurs effets paradoxaux.

Ljube passe en catastrophe la frontière italienne. Ayant laissé sa femme aux mains de ses pires ennemis, il est rongé par une mauvaise conscience diffuse et se croit poursuivi non seulement par la police mais par des puissances supérieures. Sa fuite vers le Sud va l'amener à croiser et rejoindre le flot d'immigrés clandestins qui, en mouvement inverse, remontent d'Afrique vers l'Europe.

Le personnage central absent de ce roman est un écrivain, Benjamin Lorca, dont l'existence s'est brutalement interrompue en 1992, à l'âge de 34 ans. Deux amis, un frère et une ex compagne, qui ont chacun le secret espoir de découvrir enfin la nature profonde de cet être insaisissable, évoquent sa mémoire.

Enfant-soldat durant la guerre civile au Liban, entre 1981 et 1986, l'auteur témoigne de son engagement.

Cette fresque évoque un épisode méconnu de la colonisation de l'Asie du Sud-Est par les Britanniques, le destin de la famille Brooke, qui régna de 1841 à 1946 sur le Sarawak, territoire du nord de l'île de Bornéo.