"Nationaliste", "faucon" : les qualificatifs désobligeants pleuvent sur le nouveau premier ministre Shinzo Abe. Au grand étonnement de la correspondante en France du quotidien conservaeur "Sankei Shimbun".

Décryptage, début 2014, des Abenomics, surnom donné à la politique mené par le premier ministre japonais Shinzo Abe au pouvoir depuis fin 2012, à l'origine du rétablissement économique du pays. Premier résultat : le taux d'inflation redevient positif (1,5% en novembre 2013) après 15 ans continus de déflation. Ce reversement est dû à une politique d'expansion monétaire. Deuxième axe de la politique de M. Abe : la relance budgétaire de l'activité par l'investissement public (1,4% du PIB sur 2013-2014) en attendant le retour des investissements privés.

Les partis d'opposition ont commencé à s'organiser contre le gouvernement conservateur de Shinzo Abe. Le PC est à la manoeuvre.

Le parti du Premier ministre a essuyé une défaite cuisante aux élections de l'assemblée municipale de Tokyo, le 2 juillet 2017.

Malgré son allure de jeune homme moderne, le futur Premier ministre japonais est un nationaliste qui nie les crimes du passé et prône le réarmement, y compris nucléaire, de son pays.

Quand il a annoncé ce que l'on a appelé les "abenomics", en faisant marcher la planche à billets pour relancer une économie vacillante, le premier ministre japonais Abe Shinzo a été salué de toute part. Enfin, un dirigeant osait défier la doxa de l'austérité ! Mais la question de la destination des fonds déversés, qui avait été négligée, refait surface. Les dépenses militaires, par exemple, vont augmenter de 5% au cours de la prochaine année. Quant à la croissance...

Louis Schweitzer, représentant spécial du ministère des Affaires étrangères pour le Japon et ancien patron de Renault-Nissan, pèse les chances du plan de relance japonais, qui joue la rupture.

Sous prétexte de s'émanciper des Etats-Unis, M. Abe Shinzo veut contourner la Constitution pacifiste de son pays. Le premier ministre japonais masque ainsi sa volonté de renforcer l'armée, malgré une forte opposition de la population. Du reste, il a accepté l'extension des bases militaires réclamée par Washington dans l'île d'Okinawa, qui abrite déjà les deux tiers des troupes américaines déployées au Japon.

Attendu en France le 5 mai, le Premier ministre Shinzo Abe ne cache pas ses convictions nationalistes, qui l'amènent parfois à ranimer la flamme du Japon militariste. Ce jeu dangereux trouve un écho dans un pays troublé par la crise et suscite la colère croissante de ses voisins.