Retour sur les engagements politiques et les combats menés par Albert Camus pour une Algérie plurielle et égalitaire, pour une coexistence intercommunautaire.

L’engagement politique du jeune Camus, au cours des années 1930, obéit à la même logique qui préside à l’engagement de la plupart des intellectuels français de la période. Ce qui l’en distingue est que cet engagement a pour cadre l’Algérie coloniale française et que ce cadre explique, sinon à lui seul, du moins en grande partie, la singularité des positions de Camus, les raisons de son entrée en politique et de son adhésion, puis de son exclusion, du parti communiste.

Pendant cent trente-deux ans, l'Algérie a fait partie de l'Empire colonial français. Conquête sanglante, "code de l'indigénat", islam sous surveillance, école ségréguée... Retour sur l'histoire méconnue - et toujours taboue - de la colonisation du plus grand pays d'Afrique. Sommaire. Quand la France occupait l'Algérie. Mortel ennemi. Un code pour les "Indigènes". Les bordels à la française. "C'est nous les barbares..." Ben Badis, le luthier de l'islam. L'islam sous contrôle. Le phalanstère d'Oran. "Il ne manquerait plus qu'un Arabe devienne préfét".

Les actions mises en oeuvre par les acteurs militaires et civils de la colonisation de l'Algérie dans le maillage territorial du pays, dès après la conquête de 1830, vont séquencer sur le terrain la création d'un espace colonial. L'objectif de l'autorité française est d'établir un cadre territorial fixe en remplacement de l'organisation sociale constituée par les tribus, en perpétuelle évolution et difficilement contrôlable.