Dans l'histoire du socialisme, affligée de tant de trahisons, le parcours de l'Unité populaire reste comme un rêve inachevé. Un rayon de soleil dans ce terrible XXe siècle.

C'est une des dates les plus noires de l'histoire de la gauche au XXe siècle : il y a trente ans, le 11 septembre 1973, le putsch de la junte présidée par le général Augusto Pinochet mettait un terme, dans un bain de sang, à trois années d'une expérience sans précédent.

Au Chili, une campagne médiatique mensongère, menée en particulier par le quotidien El Mercurio, a préparé puis justifié le coup d'Etat du 11 septembre 1973 contre Salvador Allende.

″Nous ne devons pas laisser l'Amérique latine penser qu'elle peut emprunter ce chemin sans en subir les conséquences″, martèle le président américain Richard Nixon devant le Conseil national de sécurité le 6 novembre 1970. L'avant-veille, le président socialiste Salvador Allende a pris ses fonctions. La coalition qui a porté la gauche au pouvoir est fragile, et la Maison Blanche bien décidée à ″faire hurler″ l'économie du pays. Après des mois de déstabilisation (manoeuvres institutionnelles,grèves patronales, manifestations, tentatives de coup d'Etat, etc.), l'armée chilienne intervient.

Le putsch du 11 septembre 1973 donne un coup d'arrêt à l'expérience de la ″voie chilienne vers le socialisme″ d'Allende. Il plonge le pays dans la dictature, sous la férule du général Pinochet.