Au coeur de Paris, les Archives nationales recèlent des pièces d'une valeur inestimable dans une armoire coffre-fort. Ses portes ont été ouvertes en exclusivité pour Sciences et Avenir

Depuis le printemps, c'est décidé. Massimiliano Fuksas est à la barre du Centre national des archives. Un mastodonte d'inox et de verre avec 320 km de documents à Pierrefitte-sur-Seine.

Le projet d'installation de la Maison de l'Histoire de France au sein des Archives nationales à Paris fera l'objet, cet été 2012, d'arbitrages définitifs. L'occasion de dresser un état des lieux.

Au cours du XIXe siècle, les Etats modernes, qu'ils soient ou non démocratiques, déploient des institutions qui, sous le fronton plus ou moins générique d' « Archives nationales », ont pour objet le dépôt matériel de leur légitimité juridique et/ou constitutionnelle. Mais quelle est la valeur du dépôt dans les archives de ces actes fondateurs de souveraineté, qu'il s'agisse de serments, de pactes ou de lois ?

Installées au coeur de Paris depuis le XIIe siècle, les Archives nationales ont cependant connu et parfois même entretenu une certaine forme de distance avec les acteurs de la cité, les citoyens. Paradoxalement, leur installation récente à Pierrefitte-sur-Seine, en banlieue parisienne dans une zone en développement, est l'occasion de tisser des liens nouveaux avec le territoire, les acteurs politiques, scientifiques, éducatifs et culturels, et de mettre en valeur et en partage le patrimoine conservé.

″ Fichés ? ″, c'est le titre de l'exposition choc des Archives nationales. 2 300 documents, dont la plupart sont inédits. Notes préfectorales, fichiers de Vichy, recensement de la population algérienne... Du Second Empire aux années 1960, c'est toute l'histoire d'une pratique obsessionnelle qui nous est dévoilée. Un éclairage exceptionnel... et souvent édifiant.