Le 30 décembre 2020, l’interruption volontaire de grossesse était légalisée par le Sénat argentin. Une révolution au pays du pape François, où près de 500 000 femmes avortent chaque année. Et un acquis de haute lutte. Il y a quinze ans déjà, des féministes partaient en campagne pour défendre le droit de décider d’avoir un enfant ou pas. Un combat longtemps mené dans l’indifférence qui a trouvé un nouvel écho avec le mouvement contre les féminicides et l’éclosion d’une nouvelle génération de femmes engagées.

Cette note de recherche analyse les conséquences des migrations sous contraintes de chercheurs et chercheuses argentin·es en études littéraires entre 1966 et 2001. Il s’agit d’étudier les conséquences de ces migrations non sur les individus mais sur le champ intellectuel de leur pays d’origine. Le champ des études littéraires argentin a vu son autonomie constamment éprouvée par les discontinuités des politiques publiques, par les crises économiques et par le terrorisme d’État au cours d’une bonne partie de la seconde moitié du XXe siècle.