Après 26 ans aux côtés de François Pinault, sa fidèle "dealmaker" prend la direction de Christie's.

Ce commissaire-priseur, acteur depuis plus de 30 ans sur le marché de l'art, en analyse les soubresauts actuels. Avec un certain recul

Si la place de Paris a su tirer les fruits de l'ouverture à la concurrence des maisons anglo-saxonnes, la réforme reste néanmoins inachevée.

Ce marchand d'art démontre comment par temps de crise, l'art est un refuge et l'attachement aux oeuvres, un régulateur.

Séduction à l'italienne, le raffinement florentin, l'oeil du collectionneur, l'habileté du galeriste, il a hérité du gène familial. Depuis trois générations, les collections des Casamonti s'accumulent au même rythme que les galeries se développent, faisant de la marque Tornabuoni une typologie à part dans l'univers des marchands d'art.

Crise, mondialisation, Internet, trois mots clés à l'origine d'une profonde mutation du marché. La crise a transformé sa valeur spéculative en valeur refuge, l'Internet facilite l'accès à une information complète à portée de clics sur les oeuvres et les ventes passées ou à venir, ouvrant les salles de ventes à une nouvelle catégorie d'acheteurs et de collectionneurs. Et New York, Londres et Paris ne règnent plus sans partage, elles doivent en effet désormais compter avec Shanghai, Hong Kong et Dubaï.

Rencontre, en février 2011, avec François Tajan, commissaire-priseur et coprésident de la maison de vente française Artcurial, qui revient sur l'évolution du marché de l'art sous l'effet de la mondialisation. Les points abordés : la mondialisation de l'art, la place de Paris, la fin du monopole de Paris, les nouveaux acheteurs, les techniques de vente aux enchères, la mutation apportée par Internet. Présentation d'Artcurial (CA de 102,8 millions d'euros) : son management, son catalogue, sa culture. Biographie express de François Tajan.

Lumière, en septembre 2011, sur l'utilisation du web par les maisons de vente aux enchères d'objets d'art en France. Internet s'est imposé comme un outil incontournable pour le collectionneur, et comme un canal complémentaire pour les maisons de ventes aux enchères. L'utilisation d'Internet libéralise les moeurs d'un secteur longtemps vu comme trop traditionnaliste. La vente en ligne connaît un succès grandissant, mais suscite encore de nombreuses réserves pour certaines maisons et certains clients.

Décryptage, en janvier 2012, du rebond constaté du marché mondial de l'art. Certaines maisons de ventes affichent des ventes record après avoir été mises à mal en 2009. Le marché de l'art profite du manque de confiance dans le système monétaire et de la mauvaise performance des actions, qui conduit les investisseurs à mettre de l'argent dans les oeuvres d'art, devenues une monnaie internationale. Les oeuvres contemporaines ont notamment le vent en poupe. Mais le marché fonctionne à deux vitesses, avec de grandes différences entre la situation des musées et des galeries.

Le point, en 2012, sur l'évolution du marché français des livres rares, encore dynamique en France du fait de la passion des acheteurs mais également de l'intérêt du placement. En conséquence : le mouvement s'est accéléré au cours des dernières décennies, notamment sur le marché des manuscrits, laissant même craindre par certains professionnels la formation d'une bulle avec une envolée des prix et une rareté des vendeurs.

Le chercheur Pierre-Michel Menger convoque l'histoire et la philosophie, la sociologie et l'économie mais aussi la psychologie pour analyser, de livre en livre, la figure de l'artiste contemporain. Il revient ici sur la rationalité spécifique que l'artiste doit développer pour évoluer dans l'univers incertain et inégalitaire qui est le sien. Cet entretien se prolonge sur notre site Internet où Pierre-Michel Menger aborde plus précisément l'environnement de la carrière des artistes : le marché et son prétendu rôle uniformisateur, le milieu concurrentiel des critiques et des commissaires.

A l'occasion de la Fiac qui fête cette année son 40e anniversaire au Grand Palais mais aussi aux Tuileries et au Jardin des Plantes, nous avons constitué un dossier consacré au marché de l'art. Plusieurs collectionneurs seront mis à l'honneur à Paris cet automne : le Centre Pompidou accueillera la donation de dessins rassemblés par Daniel et Florence Guerlain ; on verra à la Conciergerie, et pour la première fois à Paris, la collection François Pinault.