4ème de couv. : On aura peut-être été un peu surpris de voir dans ces discours l'accent porté par Camus sur la défense de l'art et la liberté de l'artiste - en même temps que sur la solidarité qui s'impose à lui. Cela faisait certes partie de ce que lui dictaient les circonstances et le milieu où il devait les prononcer, mais il est certain que Camus se sentait accablé par une situation où, selon ses propres paroles, «le silence même prend un sens redoutable. A partir du moment où l'abstention elle-même est considérée comme un choix, puni ou loué comme tel, l'artiste, qu'il le veuille ou non, est embarqué. Embarqué me paraît ici plus juste qu'engagé.» Et malgré une certaine éloquence - qu'on lui reprochait également - il se sentait profondément concerné et douloureusement atteint par un conflit qui le touchait jusque dans sa chair et dans ses affections les plus enracinées. C. G. B.

Le sociologue Howard S. Becker propose une théorie sociologique de l'art et analyse la production de toute oeuvre d'art comme une action collective.

A partir des définitions classiques de l'oeuvre et des apports de la sociologie, l'auteur propose une série de réponses sur la nature et la fonction sociales des oeuvres d'art. Il analyse les travaux de recherche des dernières décennies sur le fonctionnement des institutions de l'art et de la culture. L'étude défend la thèse de l'égalité "sociale" de principe des objets d'art et de culture.

Recueil de témoignages et de réflexions du philosophe sur l'art et l'image, l'oeuvre de peintres et de photographes contemporains, etc.

L'étude du sociologue américain montre que la sociologie n'a pas le monopole de la mise au jour des traits et des mécanismes de la société et qu'elle a beaucoup à gagner de la connaissance de représentations aussi diverses que le théâtre, la photographie, la littérature de Perec ou Calvino ou les graphiques.