La notion simpliste et culpabilisante que l'autisme serait dû uniquement à une distorsion de la relation parent-nourrisson a été abandonnée par les scientifiques. Si l'on progresse dans la compréhension de cet étange syndrome, on est cependant loin de tout comprendre. Bilan des connaissances actuelles.

Alors que les listes d'attente s'allongent dans les centres de dépistage de l'autisme, les origines de cette maladie multiforme ne sont pas encore complètement élucidées.

Peut-on guérir de l'autisme ? Quelle est l'origine des symptômes ? Pour le psychanalyste Jacques Hochmann, ces débats prolongent ceux qui concernaient les idiots, au XIXe siècle. L'histoire ne ferait-elle que se répéter ?

De nombreux livres se consacrent enfin à ce faisceau de troubles psychiques. S'immerger dans les mots des autistes eux-mêmes est un préalable inouï.

Psychanalyste, auteur d'essais sur l'autisme ("L'Enfant qui s'est arrêté au seuil du langage : Comprendre l'autisme" et "Les Enfants de l'indicible peur : Nouveau regard sur l'autisme") et du "Démenti pervers", Henri Rey-Flaud livre, à partir de la clinique, de la littérature (Carroll, Rilke ), du cinéma, de la peinture, des analyses pénétrantes de la cartographie psychique des personnes dites autistes et des mécanismes du mimétisme, de l'écholalie et d'autres phénomènes d'inversion chez les dyslexiques ou les gauchers.

Si l'on peut regretter que sur certains sujets de société les apports de la psychanalyse soient parfois utilisés pour étayer des prises de position ou formuler des interprétations à l'emporte-pièce, il parait plus inquiétant encore - dangereux - que les institutions politiques soient mises au service d'une tentative de proscrire officiellement les travaux psychanalytiques.

En cinquante ans, la fréquence de ce trouble a été multipliée par cent aux Etats-Unis. Un bond qui suscite de nombreuses interrogations, notamment en France où les données manquent.