Les adversaires de Boni Yayi, rassemblés dans l'Union fait la nation (Un), se cherchent un candidat unique pour la présidentielle de 2011. La course est toujours lancée. Elle se gagnera en avril, par consensus.

Aucun répit pour Boni Yayi à l'heure des festivités du cinquantenaire de l'indépendance. Des députés veulent que le président comparaisse devant la justice pour ses liens supposés avec les Madoff béninois.

Le premier tour de la présidentielle a été fixé au 6 mars 2011, sans consensus sur la liste électorale. Une épreuve pour Boni Yayi, qui affrontera dans les urnes deux adversaires de poids : Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio-Tchané.

Personne n'y croyait, mais il l'a fait. Le 13 mars 2011, le chef de l'Etat sortant a remporté l'élection présidentielle dès le premier tour. Son principal adversaire, Adrien Houngbédji, dénonce des fraudes massives.

Le chef de l'Etat s'y est engagé : ce deuxième quinquennat sera son dernier. Et il sera celui des réformes... un volontarisme qui contraste avec le ton parfois brouillon des premières années.

Tentative d'empoisonnement au sommet de l'Etat, putsch improbable, appétits affairistes : sous la conduite de l'impulsif Thomas Boni Yayi, ce petit pays, pionnier de l'éveil démocratique ouest-africain, file un douteux coton.

Trois ans d'exil, c'est long. Tour à tour accusé d'avoir voulu empoisonner puis renverser le président Boni Yayi, l'homme d'affaires veut maintenant rentrer chez lui. Et succéder à son meilleur ennemi.

Entre un chef de l'Etat sortant qui ne se représente pas mais qui compte garder la main jusqu'au bout et la multiplication des candidatures, la présidentielle des 28 février et 13 mars 2016 s'annonce pleine de surprises. Sommaire. Le dernier coup de Boni Yayi. Top et flops. Au-dessus des partis. Trafics allégés. La locomotive Bolloré rattrapée par la concurrence ? Un homme de culture. Belle mécanique. Au pays des créatifs.

Il s'est fait un nom dans la finance avant de devenir Premier ministre et le voici, quelques mois seulement après sa nomination, qui rêve de succéder à Boni Yayi à l'issue de la présidentielle du 28 février 2016. Portrait d'un nouveau venu en politique que les barons locaux n'ont pas ménagé.

A peine plus de trois mois après l'élection de son rival Patrice Talon, l'ex-président affiche une discrétion de façade en attendant de jouer à nouveau un rôle politique de premier plan.

Dans les chancelleries, on le regarde comme une espèce d'ovni. Un président-pasteur insaisissable, bien plus malin qu'il n'y paraît. Aujourd'hui, il jure, une bible à la main, de quitter le pouvoir en 2016. Ses pairs s'agacent, ses opposants doutent. Mais aucun ne commet plus l'erreur de le sous-estimer.