Robert Boyer, chercheur à ­l’Institut des Amériques, est le cofondateur de l’école de la régulation. Une approche née dans les années 1970 qui tente d’expliquer les dynamiques économiques des ­différentes formes de capitalisme à partir d’une étude des transformations institutionnelles clés qui les caractérisent. Il vient de publier "Une discipline sans réflexivité peut-elle être une science ? Epistémologie de l’économie" (Editions de la Sorbonne, 2021). Dans ce livre, il propose un état des lieux de la science économique dominante. Et il n’est pas réjouissant !

La « deuxième vague » de Covid-19 aujourd'hui avérée pousse à réfléchir aux liens qui existent entre cette pandémie et notre système économique et social. Trois ouvrages prennent ainsi la mesure de l'impact de l'actuelle crise sanitaire sur notre modèle capitaliste et sur son avenir.

Rares sont les économistes à s'intéresser à l'économie sociale et solidaire (ESS), cet archipel constitué d'associations, de coopératives, de mutuelles et autres structures non lucratives, qui expérimentent des formes alternatives d'organisation de la production. A ce titre, Robert Boyer, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), fait figure d'exception. Considéré comme l'un des pères et l'un des principaux animateurs de l'école de la régulation, il vient de publier un ouvrage entièrement consacré à l'ESS : "L'économie sociale et solidaire.