L'intervention massive des industriels, américains surtout, dans la course au séquençage du génome humain préoccupe les chercheurs. En effet, en brevetant les gènes, les laboratoires privés se réservent des droits sur le patrimoine génétique de l'humanité.

En abandonnant son projet de développer "terminator", le groupe Monsanto a montré patte verte. Les agriculteurs faisant appel aux OGM garderont, au moins dans certains cas, la liberté de replanter leurs graines.

Le truc consiste à insérer dans le chromosome des plantes transgéniques une sorte de "bug" génétique qui assure la stérilisation de la graine et empêche de l'utiliser plus d'une fois.

Le laboratoire américain Myriad Genetics s'est assuré l'exclusivité commerciale d'un gène qui joue un rôle crucial dans le dépistage du cancer du sein. L'Institut Curie conte-attaque.

L'appropriation de gènes humains fausse l'accès aux tests génétiques.

En décernant, le 10 décembre 2002, le prix Nobel de médecine 2002 à Sydney Brenner, H. Robert Horvitz et John Sulston pour leurs découvertes sur la régulation génétique du développement des organes et de la mort programmée des cellules, l'Académie Nobel de Stockholm récompense aussi trois des principaux acteurs de la formidable entreprise scientifique qui aboutira, courant 2003, à la mise dans le domaine public de l'intégralité de la séquence du génome humain.

Un brevet offre un droit exclusif d'exploitation à son détenteur, en échange de la publication de son invention. Dix-huit mois après son dépôt, la demande de brevet est donc publiée.

L'expiration d'un brevet engendre de lourdes conséquences financières pour les entreprises pharmaceutiques. Revue des multiples stratégies mises en place pour repousser la fin du monopole.

L'important développement des recherches dans les sciences du vivant, notamment depuis une vingtaine d'années, risque de conduire, au fil des inventions (et/ou des découvertes) et des dépôts de brevets subséquents, à un processus d'appropriation privée et donc de marchandisation du patrimoine génétique mondial.

Les brevets sont-ils un indicateur fiable de la compétitivité technologique des entreprises ? La réponse à cette question est loin d'être claire. En effet, peut-on mesurer la qualité d'un brevet, c'est-à-dire sa capacité à déboucher sur des percées techniques ?