Comment est-on passé de la phobie du soleil à son exaltation ? C'est la question que pose Pascal Ory dans "L'Invention du bronzage", qui paraît en poche augmenté d'une nouvelle préface. L'historien y analyse le bronzage comme fait social total et l'une des principales révolutions culturelles du XXe siècle. Il commente pour "Marianne" quelques images de plages, de corps et de lumière sur la peau...

Ces indiscrétions cutanées appelées marques de bronzage en disent long sur l'usage que nous faisons du soleil. Si la pratique ludique voire érotique est valorisée dans les magazines, avec ses incitations consuméristes - solaires, casquettes, visières, pagnes, tatanes - on parle peu de l'usage discriminant qui reste celui du travailleur en plein air - coups de soleil, insolations, mélanomes - ou du blafard intérimaire qui fait du remplacement l'été, pendant que les CDI s'ébrouent sur la plage.

Villes désertées et plages bondées en été : la recette des vacances modernes n'est pas née en un jour. Son succès au 20e siècle résulte de l'heureux mariage d'une poignée d'ingrédients culturels, économiques et sociaux légués par l'histoire. Sommaire. Une courte histoire de vacances. Thermalisme et bains de mer au 19e siècle. Vive les congés pays ! L'entre-soi des clubs. Du soleil sur la peau nue. Les vacances des Français : qui, quand et comment ? Le nouvel art de camper. Pourquoi partie ? Tourismes hors-piste. Ceux qui ne partent pas.