Son avenir après 2015, la révision de la Constitution, l'opposition, la crise malienne, Hollande, Gbagbo, Sankara... Le chef de l'Etat burkinabè n'élude aucune question, même s'il faut parfois savoir lire entre les lignes pour deviner ses intentions.

Ses adversaires, qui le soupçonnaient de vouloir modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat, pensaient qu'il allait recourir à un référendum. Le président préfère la voie parlementaire, quitte à négocier avec des alliés compréhensifs.

Peut-être le puissant général Diendéré tire-t-il des ficelles en coulisses. Mais le 31 octobre 2014, c'est bien le lieutenant-colonel Zida qui a remplacé Compaoré au sommet de l'Etat. Et il continuera de jouer un rôle majeur, même lorsqu'un civil aura pris la tête de la transition.

Depuis le départ de Blaise Compaoré, le pays, en pleine transition, s'est doté d'un exécutif bicéphale. A la présidence, Michel Kafando le diplomate ; à la primature, le lieutenant-colonel Zida. La bance du pouvoir pourrait vite pencher du côté du second...

Très proche du chef du gouvernement, le colonel Barry a été fait ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité. Il va jouer un rôle majeur dans les mois qui viennent.

Le mythe est intact, mais l'histoire reste à écrire. Vingt-sept ans après, les tombeurs de Blaise Compaoré s'apprêtent à rouvrir le dossier explosif de l'assassinat de l'ancien président. Reste à savoir s'ils auront le courage d'aller jusqu'au bout.

Congo, RDC, Togo, Rwanda, Burundi, Bénin : comme au Burkina, les chefs d'Etat en place sont tentés par une modification constitutionnelle pour se maintenir au pouvoir en 2015. Mais désormais rien ne sera plus comme avant.

Après la fuite de Blaise Comparoé, la presse africaine s'inquiète pour la stabilité du pays.