Son oeuvre profondément humaniste a inscrit le chantre de la négritude au panthéon des grands hommes. Le poète martiniquais décédé en 2008 aurait eu 100 ans le 26 juin 2013.

La publication en cours des "Ecrits politiques" d'Aimé Césaire offre une mine d'informations sur le parcours de celui qui fut non seulement un immense poète, mais aussi un politicien d'une longévité exceptionnelle. Il fut en effet, sans interruption, maire de Fort-de-France de 1945 à 2001 et député de la Martinique de 1945 à 1993 ! Remarquable politicien donc, mais homme politique ? La question peut se poser, ne serait-ce que si l'on considère l'état dans lequel il a laissé son île.

Pour mettre en scène le chef-d'oeuvre d'Aimé Césaire, Jacques Nichet a réuni des comédiens venus d'Afrique et de toute la diaspora noire. C'est curieusement la première fois que cette pièce est ainsi représentée.

Au moment où l'inventeur de la négritude est au centre de tous les débats sur l'identité antillaise, il était temps de donner la parole à ce jeune homme de 80 ans, qui a traversé les deux plus grandes aventures du siècle : le surréalisme et le communisme.

Proche du poète jusqu'à sa mort, l'écrivain Daniel Maximin souhaite que son corps demeure en Martinique et que son esprit entre eu Panthéon.

Maire de Fort-de-France pendant plus d'un demi-siècle, le poète normalien quitte la scène. Après avoir, "avec l'artillerie lourde de ses mots, ouvert une brèche dans le mur épais de l'aliénation de son peuple".