Campagne anticorruption, annonce de réformes économiques... Le président Xi Jinping s'active et s'affirme. Jusqu'où ira-t-il ? Le politologue Willy Lam décrypte les dessous du nouveau maître de Pékin.

Comme tous les dix ans, le pays vit un profond changement de leadership. Les nouveaux dirigeants seront-ils capables d'aller vers une société plus juste et plus ouverte?

Alors que les Etats-Unis et la Chine ne jouent plus le jeu, l'Europe est incapable de mener une politique énergique, en défense comme en attaque.

Décryptage, en mars 2011, des perspectives d'évolution du modèle de gouvernance chinois, alors que la Chine, devrait se hisser au premier rang de la planète avant la fin de la décennie en termes économiques. Deux thèses concernant cette évolution s'opposent : la première, rassurante, soutient que la Chine n'ayant jamais eu de visée impérialiste limitera par elle-même ses ambitions ; la seconde, inquiétante, part du constat historique que le propre d'une puissance dominante est toujours d'organiser le monde à sa main.

Loin des célébrations festives de sa puissance en 2008, la direction du pays semble fragilisée par une remise en question de sa politique et des luttes intestines à l'approche du XVIIIe Congrès du PCC, qui aura lieu en 2012. Au centre de ces tensions, l'accentuation des inégalités.

L'attribution de cette récompense au dissident emprisonné est un encouragement pour les démocrates chinois et une claque pour le gouvernement. Celui-ci n'a pas tardé à parler de complot occidental et fait jouer la censure. Cela n'empêche pas les citoyens de manifester leur joie sur le Net et de soutenir le travail de tous ceux qui veulent faire triompher la liberté d'expression dans le pays.

Lorsque les brigades anticorruption sont corrompues, où va-t-on ? La presse officielle chinoise s'alarme de la déliquescence du pays. Porte-voix d'un pouvoir divisé, elle louvoie entre rappels à l'ordre et plaidoyers pour la tolérance. A plus d'un an de la désignation du successeur de Hu Jintao, c'est l'objectif de la stabilité qui prime. Mais la réforme politique peut-elle attendre ?

Vive la lenteur ! A la veille du XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois, qui doit marquer une transition politique majeure, la presse chinoise s'interroge sur la modernisation à marche forcée. Et si, après tout, la croissance ne faisait pas le bonheur ?

Les Chinois sont dans l'expectative : leur futur proche est suspendu à la nomination effective de la prochaine équipe au pouvoir. Pas une tête ne doit dépasser.

En moins d'un mois, les deux premières puissances mondiales ont changé de dirigeants. Si les Etats-Unis ont choisi la continuité avec Barack Obama, la Chine, elle, aborde une transition majeure avec la désignation de Xi Jinping pour succéder au président Hu Jintao.