Ces derniers temps, l'industrie du cinéma hindi ne produit guère que des divertissements conformistes et des mélos guimauve. A qui la faute ?

A la suite de la recrudescence de tensions au Cashemire, la Guilde des producteurs de cinéma et de télévision d'Inde a juré de ne plus jamais faire travailler d'acteurs pakistanais.

A l'heure où Jodhaa Akbar, réalisé par Ashutosh Gowariker, l'auteur de Lagaan, circule dans toute la France pour des projections exceptionnelles (une formule inédite) et qu'il est sorti avec succès en DVD, il est intéressant de s'interroger sur la configuration d'un des aspects les plus connus des cinémas de l'Inde, ce que les étrangers appellent Bollywood, mariage du spectacle glamour, de l'efficacité à l'américaine et de la culture indienne, et incarné par des vedettes indiscutées.

Des films de trois heures, des comédies musicales... le cinéma indien défie les majors de Hollywood. Non seulement, il produit deux fois plus de films, mais il commence à s'exporter.

Profondément ancré dans la culture de l'Inde, le cinéma y remplit une fonction sociale majeure. Les productions locales ne servent pas seulement à divertir : aller voir un film relève du rite, du pèlerinage où la société se met en scène, désamorce violence et crise sociale au travers de fictions très codifiées.