L'histoire si variée du cinéma s'accompagne d'une géographie non moins mouvante. Le rôle d'une revue comme la nôtre est aussi d'explorer en permanence cet atlas du septième art où des zones arides deviennent fertiles, où des noms nouveaux nous donnent confiance dans les pouvoirs du cinéma.

Avec le mur de Berlin s'effondrait un mode de production cinématographique dirigé. Parmi les ″grands″ révélés après 1989, à l'est de l'ancien rideau de fer, le hongrois Kornel Mundruczo est l'auteur d'une oeuvre déjà riche. En Roumanie, toute une génération s'est levée, solidaire, autour du scénariste Radulescu et de Mungiu, devenu producteur pour ses camarades.

Seulement le deuxième film d'Adrian Sitaru à sortir en France après "Picnic" (2008), "Illégitime" confirme les promesses alors entrevues lors du Festival de Venise de 2008. Si le cinéaste né en 1971 oeuvre dans le cadre du réalisme minimaliste constitutif de la Nouvelle Vague roumaine, il explore aussi de nouvelles voies formelles qu'il renouvelle à chaque film, dans le but de muer le simulacre cinématographique en une expérience aussi vraie que la vie.

Palme d'or 2007 pour son deuxième long métrage, ″4 Mois, 3 semaines, 2 jours″, Cristian Mungiu est revenu sur la Croisette avec un quatrième film. Par la qualité de son écriture, la rigueur et la beauté de ses images, la maestria de ses plans-séquences et son brillant casting, ″Au-delà des collines″ pouvait lui aussi prétendre à la récompense suprême.