Un homme dans Manille, qui "fixe" et qui "rêve", s'adresse à lui-même comme à nous - et à combien de passantes, d'amantes, qui le font (se) réfléchir le temps d'un "marivaudage avec l'image". Les plans sont souvent courts, parfois très courts, occupés en leur centre de gravité par des êtres en transit et finalement solitaires, malgré les rencontres, ou à leur gré. Si les femmes qu'on croise sont couleurs et lignes, la ville se révèle un réseau désorganisé de fils et de rails.

Ce numéro de "L'Avant-Scène Cinéma" consacré à "Cinq et la peau" n'est décidemment pas un numéro comme les autres. (...) Parce que Pierre Rissient n'était pas un cinéaste comme les autres. Il n'avait d'ailleurs pas eu beaucoup de temps pour se consacrer à ses propres projets, trop occupé à se faire le vibrant avocat des films des autres. On ne redira pas l'importance qu'il a eue pour la reconnaissance de certains cinéastes ayant aujourd'hui pignon sur rue. C'était véritablement un homme-cinéma, qui consacrait depuis toujours à sa passion chaque seconde de son existence.