Oui, il est l'un des grands vainqueurs des européennes. Oui, ses amis le voient déjà animant le combat pour la Mairie de Paris. Mais pour que le rêve puisse devenir réalité il faut que leur poulain surmonte deux obstacles : obtenir la nationalité française et vaincre la résistance.

"Radical et réformiste" : c'est ainsi que se définit l'homme qui, trente ans après, a encore surpris les Français. Ce qu'il propose est dans le droit-fil de ses rêves de jeunesse : "Un changement de mode de vie".

A 20 ans, il ridiculise ses adversaires, de Gaulle et Marchais. A 50, il déstabilise ses partenaires, Jospin, Chevènement et... Voynet. Libéral et écolo, historique et juvénile, allemand et français, le voici de retour dans son rôle préféré : briseur de consensus.

"Robert Hue n'est pas un stalinien..." Pour le chef de file des Verts, la gauche plurielle vaut bien un armistice.

Trente ans après, le leader de Mai-68 conseille au ministre de l'Education nationale d'organiser dans chaque établissement une semaine de dialogue entre professeurs, élèves et administratifs...

Dix mois pour convaincre : c'est en stratège patient que le héros bouillant de 68 s'est imposé au sein du parti écolo. Mais saura-t-il ménager ses nouveaux ammis, Voynet en tête, lors des européennes de juin prochain ?

L'un a toujours revendiqué son amour du foot, même contre ses amis gauchistes. L'autre a vaincu le machisme en devenant la buteuse de l'équipe de France et en assumant son homosexualité. A quelques jours de l'ouverture de la Coupe du Monde en Russie, "L'Obs" a réuni deux passionnés lucides.

Pour Daniel Cohn-Bendit et Jean-Christophe Cambadélis, 1917 a changé la gauche et déterminé leurs choix politiques. L'ex-leader de Mai-68 s'est construit dans une opposition radicale au communisme. Le futur patron du PS s'est nourri des récits de la révolution russe et a fait ses armes dans une organisation trotskiste. Pour "L'Obs", ils ont accepté d'en débattre. Avec le concours d'un autre soixante-huitard, le réalisateur Romain Goupil, vieil ami de "Dany", qu'il accompagnait ce jour-là.

Il séduit. Comme il y a trente ans. Fait-il encore peur ? A la gauche, sûrement. En tout cas, il fait parler. Est-ce assez pour faire du nouveau candidat des Verts un homme politique crédible ?

Ils roulent en tandem, mais entre l'ex-juge norvégienne et l'ancien soixante-huitard, le plus vert n'est pas celui qu'on pense.

Après les européennes, il entend peser - mais de loin ! - sur le rassemblement de tous les écolos