Réunit plus de 600 lettres échangées entre le peintre et dessinateur J. Dubuffet (1901-1985) et l'essayiste J. Paulhan (1884-1968), directeur de la Nouvelle revue française pendant trente ans. Ces lettres reflètent la vie intellectuelle, politique et culturelle de l'immédiat après-guerre.

Ce volume raconte l'amitié, intellectuelle et personnelle, entre Georges Bataille et Michel Leiris. Dans une édition érudite sans cuistrerie, Louis Yvert a regroupé les textes de l'un sur l'autre ainsi que ce qu'il reste de leur correspondance et les notations sur Bataille du Journal de Leiris. Les deux hommes ne cessent de se fâcher avec des réconciliations qui demeurent mystérieuses, si bien que Bernard Noël écrit dans sa postface : «Ces différends semblent chaque fois devoir entraîner une brouille définitive, mais il n'en est rien, de telle sorte que le recul et l'issue favorable leur donnent l'allure de scènes de ménage métaphysiques.»... C'est Bataille qui incitera Leiris à écrire "l'Age d'homme", en lui commandant une autobiographie érotique et lui recommandant une psychanalyse. C'est Leiris qui sera à l'origine de l'Erotisme : «Je n'aurais pu écrire ce livre si j'avais dû, seul, élaborer les problèmes qu'il me posait..."... Mathieu Lindon in : "Libération"

Hunter S. Thompson vient de se donner la mort dans son ranch du Colorado alors qu’un public de plus en plus nombreux découvre l’écrivain génial et délirant qu’il a été, précurseur du journalisme «gonzo», auteur de «Las Vegas Parano», «Rhum Express» et «Hell’s Angels». «Gonzo Highway» réunit ses meilleures lettres – c’est-à-dire les plus déjantées, les plus féroces, les plus provocatrices. Hunter S. Thompson écrivait ses lettres comme Victor Hugo écrivait ses poèmes – irrépressiblement et pour la postérité. Au total, il en a commis plus de vingt mille. Pour lui, s’adresser par voie postale à Richard Nixon ou Tom Wolfe, c’était tout simplement plus direct, plus franc, plus chaud – à la manière d’une gifle. Dans une lettre, on peut insulter les politiciens sans intermédiaire et se déchaîner sans la censure d’un patron de presse contre toutes les valeurs morales en cours… «Gonzo Highway» n’est pas une «correspondance» réunie par des exégètes pétris de respect. C’est un genre littéraire en soi. Leur auteur s’étonnait lui-même: «J’ai l’impression que les gens préfèrent mes lettres à mes articles.» Quintessence de l’univers «gonzo», ce livre décrit une Amérique flageolant entre la farce et le suicide, entre Groucho Marx et Henry Miller, entre la crème glacée et la pilule d’acide.

Durant l'agonie de son père, Alex, bouquiniste à Bruxelles, ne peut faire autrement que de prendre sa succession. En découvrant le monde du livre peuplé de rêves et riche d'aventures, il rencontre également le mystérieux Lord John, connu sous le pseudonyme de Jean Ray. Roman attachant, composé de brèves séquences et d'une écriture sobre et efficace.

Rendu à la liberté en 51 après avoir traversé l’expérience des camps les plus durs du stalinisme (notamment les terribles mines d’or de la Kolyma), Chalamov entreprend avec une ardeur farouche de renouer – à travers son œuvre mais aussi grâce à une foisonnante correspondance – les liens rompus avec la vie et la création. L’interlocuteur privilégié est d’abord Alexandre Soljenitsyne. Chalamov confronte, avec celui qui fut le premier à défier aux yeux du monde le système communiste, sa vision de l’internement concentrationnaire. Il rend hommage à Une journée d’Ivan Denissovitch qui vient de paraître, mais il n’en dispute pas moins avec son auteur de tous les détails qui font la force, la vérité du témoignage et la nouveauté d’une écriture. Jugeant cette terrible traversée comme un temps absolument funeste, il définit ce que signifie dès lors à ses yeux écrire sur les camps et fait ainsi apparaître, entre lui et le grand prophète slavophile, une fracture qui est encore aujourd’hui au cœur d’une vive polémique. Par ailleurs, Chalamov exprime son enthousiasme à Nadejda Mandelstam (la compagne fidèle du grand poète du même nom) pour son livre Contre tout espoir, large fresque parcourant le monde artistique du XXe siècle russe. Ainsi naît une grande amitié dont témoignent ces échanges épistolaires. Quelques lettres à des amis du camp viennent compléter le volume.