Le chef des présumés saboteurs de la SNCF était surveillé par les RG depuis dix ans. Retour sur un emballement médiatico-judiciaire

Le dernier suspect encore détenu dans l'affaire de sabotage des lignes TGV est un intellectuel au parcours étonnant. De ses écrits collectifs à sa communauté de Tarnac, en Corrèze, un mode de vie : la discrétion. Jusqu'à ce 11 novembre 2008

Dernier détenu dans l'affaire des sabotages de la SNCF, dite affaire Tarnac, Julien Coupat est en prison depuis quatre mois. Alors que son dossier est vide, son avocate dénonce un acharnement du pouvoir et s'inquiète de l'état des libertés publiques en France

Intimidations, contrôles, traçage GPS : la police ne lâche pas les mis en examen de Tarnac et leurs amis. Rencontre à Rouen, où quatre dentre eux habitent aujourdhui.

Après huit ans de procédure, la justice échoue à juger Julien Coupat pour des faits de terrorisme. Longtemps présenté par les autorités comme une dangereuse cellule révolutionnaire, le groupe de Tarnac n'aura à répondre finalement que de faits de sabotage. Retour sur un fiasco judiciaire.

Terroristes, Julien Coupat et ses amis, les présumés saboteurs des lignes du TGV ? Pendant longtemps, la police s'est contentée de surveiller les anarcho-autonomes. Affrontement en queue de manifs ou opérations contre des centres de rétention, ils étaient de simples agitateurs. Jusqu'au jour où Michèle Alliot-Marie a décidé que les totos constituaient une menace pour la sécurité de l'Etat...

Accusé d'avoir saboté des lignes de TGV, Julien Coupat avait cofondé, en 1999, la revue Tiqqun, dont paraît un recueil de textes

Terroriste pour le pouvoir, martyr de la cause pour l'ultragauche, il vient d'être libéré par la justice, qui le poursuit toujours pour le sabotage des lignes TGV en novembre dernier

Le Nouvel Observateur a pu lire le PV de filature de Julien Coupat et Yldune Levy, la nuit du 7 novembre 2008. Il est émaillé d'incohérence et de contradictions. Travail policier bâclé pour nourrir la thèse politique de l'ultragauche ? La version policière de l'affaire des sabotages des voies TGV est aujourd'hui mise à mal.

Julien Coupat a-t-il gagné ? Deux ans après les sabotages du réseau TGV, l'enquête sur Tarnac patine et l'affrontement entre le leader autonome et le magistrat instructeur n'a jamais été aussi vif. Récit d'une instruction qui a tourné au face-à-face entre deux hommes que tout oppose.