Même contexte, même erreurs, mêmes risques : l'économiste Christian Chavagneux compare la Grande Dépression à la crise d'aujourd'hui.

Il nous parle avec le ton posé du vieux sage universitaire, mais les analyses de Joseph E. Stiglitz sur notre système économico-politique ne sont pas éloignées de celles d'un Mélenchon. Sa parole critique est d'autant plus précieuse qu'elle est américaine et nobélisée.

Ces derniers jours, les Bourses mondiales ont enregistré leur plus forte chute depuis les attentats du 11 septembre 2001. La crise du crédit aux Etats-Unis, qui a mis à nu la fragilité du système financier, se propage à l'ensemble de l'économie.

De Port-au-Prince à Manille, les populations manifestent, parfois violemment, contre la flambée des prix de la nourriture. Pour enrayer la hausse, certains gouvernements limitent leurs exportations agricoles.

Les entreprises devraient profiter de la hausse des cours des matières premières pour reconstituer leurs marges. Dommage pour le consommateur

La flambée mondiale du prix des engrais oblige de nombreux paysans africains à réduire leurs surfaces cultivées.

L'intervention concertée des gouvernements des pays développés devrait éviter une grande dépression mondiale, mais la reprise n'est pas pour demain

Les créances pourries n'ont pas fini de remonter en surface. Et elles entraînent dans leur sillage faillites, baisse de la consommation et chômage

Plusieurs pays ont récemment réformé leur système de redressement judiciaire. Mais les créditeurs s'estiment toujours pénalisés

Les modèles économiques britannique, américain ou même allemand ont tous échoué. Aujourd'hui, pour résoudre la crise, le dirigisme français a le vent en poupe.

Réunis à Bruxelles pour trouver une réponse à la crise, les Vingt-sept ont encore offert le spectacle de leurs divisions. Une prestation décevante pour une communauté ambitieuse sur la scène internationale

L'interventionnisme étatique prôné par le président américain pour relancer l'économie rappelle les discours de son homologue français. Une idée qui ne choque plus trop la population