Rejeté par la majorité de son peuple, poussé dehors par l'armée, lâché par les Américains, Hosni Moubarak s'apprête à quitter le pouvoir. Fin de règne ou fin de régime ?

Quand la démocratie bascule, arrivent les révolutions. Plus d'un Arabe sur deux a moins de 25 ans et cette génération qui n'a connu que les gérontocrates Ben Ali ou Moubarak crie sa soif de liberté. Le mur de la peur est tombé.

Un exemple pour le monde arabe de coexistence entre Islam et démocratie.

L'onde de choc pose autant de questions qu'elle n'en résout.

Létincelle a jailli à Tunis avant denflammer Le Caire. Désormais, le mécontentement gagne les pays arabes lun après lautre. Les appels à manifester lancés via Internet se multiplient. Et la presse du Machrek et du Maghreb nhésite plus à rendre compte de cette colère. Cette soif de démocratie inquiète les Occidentaux au lieu de les réjouir.

De nombreux dirigeants arabes ont mis en place des mécanismes pour transmettre le pouvoir à leur fils. Les révoltes en cours annoncent l'échec de ce modèle de régime politique.

Le royaume voit son influence décliner et resserre son étau sur les petits pays voisins, empêchant toute évolution démocratique.

Le quotidien des Emirats évoque les raisons qui justifient la méfiance. Mais il note aussi une évolution vers des partis ″musulmans-démocrates″.

Ce spécialiste des pays arabes, de leurs spécificités et de leurs blocages, décrypte ce ″temps des répliques″ dans lequel est entré, avec l'Egypte, le processus révolutionnaire.

Le printemps arabe a mis en mouvement des sociétés qui ont été longtemps apparemment immobiles. Si ces sociétés semblent suivre un chemin commun, il faut pourtant insister sur leur extrême variété. Très différents eux aussi, les régimes contestés se rejoignaient sur un autoritarisme jugé acceptable au nom de la sécurité régionale et internationale.

Il est très risqué de militer pour les droits humains et sociaux dans le monde arabe. Les régimes autoritaires et corrompus n'y tolèrent aucune expression dissidente autonome.

La "pax americana" semble avoir fait long feu. En Palestine, la décision de principe d'expulser le président Yasser Arafat a fini d'enterrer la "feuille de route".