L'auteur reconstitue la chronologie de l'existence de J. Racine, en s'appuyant en priorité sur le corpus des documents originaux, en particulier les 190 lettres de Racine qui nous sont parvenues.

Cet ouvrage écrit en 1938 par un auteur controversé, journaliste d'extrême droite et futur collaborateur, dresse un portrait vivant de Corneille, le mondain, l'amoureux, le classique et le romantique et propose une critique littéraire particulièrement fouillée et documentée de son oeuvre.

« Trahie », « malheureuse », « accablée » : celle qui se présente ainsi aime d'un attachement fatal un homme qui l'a abandonnée pour partir à la guerre. Interrogations sur ses tourments, imparfaits du subjonctif pour décrire une si malheureuse aventure, c'est l'arsenal rhétorique de la passion qui enflamme ces cinq lettres, déchirantes. Mais peut-on, lorsqu'on aime ardemment, désirer retrouver la sérénité ? « J'aime bien mieux être malheureuse en vous aimant, que de ne vous avoir jamais vu »...

Bossuet est notre contraire absolu. Le lire, c'est donc faire le plus long voyage. Repassons de l'autre côté de la bibliothèque, du côté des «grands morts», les vrais vivants, au fond. Tout nous sépare de Bossuet, sa pensée, sa théologie, l'époque du Grand Siècle, qui fut celle de l'absolutisme. C'est justement cet éloignement extrême qui peut faire l'objet d'une curiosité voyageuse. La mort, l'ambition, la vanité, la puissance, l'amour : en moraliste, Bossuet ignore les modes. Sous les décombres d'une époque révolue, il y a là un feu qui continue de brûler, une écriture vive et immédiate, une puissance éternelle. Michel Crépu est né en 1954. Il dirige les pages littéraires de La Croix. Essayiste, il a publié, entre autres, Dieu est avec celui qui ne s'en fait pas.

A partir de l'oeuvre de Perrault illustrée par Doré, l'auteure dévoile la complexité des symboles issus de leurs créations, et met en exergue la complémentarité des deux artistes. Présenté comme un complément utile pour les révisions des élèves de terminale littéraire.

Récit de cette affaire, qui met à l'épreuve les liens priviliégiés qui unissaient Molière au roi Louis XIV. Cette pièce provocatrice sera finalement interdite, ré-écrite, ré-autorisée, au milieu des intrigues, des manoeuvres et des pamphlets par lesquels des adversaires anonymes dénonçaient le paganisme de Molière. Les auteurs laissent supposer que Molière lui-même serait le premier d'entre eux.

En 1919, Pierre Louys publia une série de sept articles retentissants où il affirmait la paternité de Corneille pour certaines grandes comédies de Molière. Choqué par la polémique qui suivit, il renonça à la publication de son ouvrage. Cette étude expose et discute en détail la thèse de Louys et reprend cette enquête depuis le début pour donner une image renouvelée de Molière et de Corneille.

Madame de Sévigné écrit : « Je lis des Mémoires d'un Monsieur de Pontis. Il conte sa vie et le temps de Louis XIII avec tant de vérité, de naïveté et de bon sens que je ne puis m'en tirer. » Ce sont des Mémoires de cape et d'épée, écrits dans un but d'édification - mais sans niaiserie - à Port-Royal-des-Champs, par un hobereau provençal engagé comme simple porteur de mousquet et qui finit « maréchal de bataille » après avoir servi durant cinquante-six ans Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.

Il y a un « cas » Sorel : le peu de cas, précisément qu'on lui accorde alors que son livre, Francion, eût un tel succès pendant près d'un siècle. La question générale se formule ainsi : Qui a fait que, de son vivant même, Charles Sorel a été rayé de la liste des « écrivains qui comptent » ? Pourquoi a-t-il disparu de la mémoire de la littérature ? On ne peut essayer de répondre à cette question qu'en en posant d'autres, plus troublantes. Par exemple : comment se formule un jugement de valeur en littérature, celui du public immédiat, celui de la postérité ? Sur quelles bases esthétiques, morales, politiques, sociales ? Qu'est-ce, en France en particulier, qu'un « grand écrivain » ? Comment l'histoire littéraire, inventée au XIXème siècle nationaliste a-t-elle réduit la création à une galerie de figures héroïques des lettres, des grands capitaines de nos victoires sur le front de la culture, de François Villon à Sartre ? Et comment (et pourquoi) dans cette galerie a-t-elle élu une époque héroïque entre toutes, le classicisme, statufié en « essence du génie français ». Charles Sorel n'était pas « classique », voilà sa malédiction. Le classicisme français est le résultat (parfois sublime) d'une tyrannie politique qui ne supportait que son Ordre, sa Raison. Au moment où elle commence à acquérir son autonomie, la littérature est captée, orientée, pour le service exclusif de la gloire du roi et de l'Etat. Sorel est hors de ce jeu. Il y a donc d'un côté des « grandes » questions sur les relations - anciennes et présentes - de la création, des pouvoirs et de l'opinion, de l'autre l'évocation d'un drame personnel, d'une sorte de lent et actif suicide.

Etude de l'histoire de la pensée libertine au XVIIe siècle, négligée par l'histoire de la philosophie. Les libertins (P. Charron, G. Naudé, Saint-Evremond...) ne forment pas une école, n'ont pas de doctrine ou de système. La pensée libertine doit plutôt se comprendre comme une attitude, un style, une règle de vie concrète, à la recherche d'une forme de sérénité, d'une sagesse libertine.