Commune italienne enclavée dans le Tessin suisse depuis deux siècles, Campione d’Italia vivait de fait à l’heure helvète. Mais un imbroglio fiscal a conduit à sa réintégration dans l’union douanière européenne au 1er janvier 2020. Une transition chaotique sur fond de pandémie qui n’arrange pas les affaires de cette ville déjà ruinée par la faillite de son emblématique casino.

Depuis une dizaine d’années, les territorialités d’exception, issues principalement de conflits, se multiplient au Proche-Orient. Si ces zones tampons ne sont pas nouvelles, comme ce fut le cas avec celles gérées par les missions d’interposition des Nations unies, leur récent accroissement et leur forme plus unilatérale interrogent tant sur les raisons de leur apparition que sur la façon de les analyser.

L'actualité géopolitique parle rarement de cette réalité peu commune que sont les enclaves internationales. On connaît certains noms de celles qui émergent lors de crises : Ceuta et Melilla (Espagne), Kaliningrad (Russie), Cabinda (Angola)... On en cite d'autres que l'on croit être des enclaves, mais qui n'en sont pas stricto sensu : bande de Gaza, Haut-Karabagh (Azerbaïdjan), Idlib (Syrie). Bref, ce sont des territoires méconnus, car, pour la majorité d'entre eux, ils sont tranquilles, reculés, cachés des circuits touristiques.

Les enclaves et exclaves sont des territoires en discontinuité géographique par rapport à leur État d'appartenance, des territoires situés en pays étranger. Elles ont parfois été analysées par les géographes, mais elles doivent l'être aussi par les politistes. Avoir un point de vue géopolitique sur leur diversité permet de mieux en comprendre l'origine historique et de faire ressortir les points communs de ces territoires uniques et insolites.