La Commission européenne a accordé au nucléaire un label « vert », mettant en avant son bilan carbone comparable à celui de l'éolien, et même inférieur à celui du solaire. Mais peut-on pour autant parler d'énergie propre si l'on prend en compte déchets radioactifs, pollutions persistantes et catastrophes? C'est une histoire de climat et d'argent, de science et de politique, que « Sciences et Avenir » s'emploie à démêler dans ce dossier. Sommaire. L'épineux bilan des centrales actuelles. Réacteurs à sels fondus : le retour en grâce. Fusion : un possible nucléaire sans déchets à vie longue.

Pour la majorité des Belges, ceux qui parlent néerlandais, Paris n’est qu’une capitale étrangère parmi d’autres. Ceux-là se sentent désormais plus en phase avec ce qui se passe à Londres, Amsterdam ou Berlin, de plain pied avec la culture anglo-saxonne qui est en passe d’unifier la planète. Mais pour nous, francophones de Belgique, c’est tout autre chose. Dans notre monde intellectuel et culturel, beaucoup se sont longtemps dits « belges de naissance mais français de cœur ».

Le 11 mars 2011, un séisme engendre un tsunami d’une puissance exceptionnelle au large du Japon. Un mur d’eau de 15 mètres de haut ravage la côte nord-est. Ébranlée puis en partie noyée, la centrale nucléaire de Fukushima n’a plus d’électricité ni de système de refroidissement. Surchauffe incontrôlable. Les coeurs de trois réacteurs fondent. Un magma hyper-radioactif traverse les parois. Les bâtiments explosent, des panaches massifs contaminent la mer, les sols et l’atmosphère sur des centaines de kilomètres. C’est la pire catastrophe nucléaire, avec Tchernobyl en 1986.

Face à Arnaud Montebourg et aux communistes, favorables à l'atome comme "énergie de transition", les Insoumis et les écologistes préconisent un démantèlement rapide des centrales et le recours massif aux énergies renouvelables.

A chaque numéro, "Socialter" décrypte un enjeu écologique lié aux présidentielles de 2022 pour révéler les clivages et affrontements idéologiques qui se jouent derrière le verdissement des programmes des candidats. Dans ce numéro, nous nous attardons sur la question nucléaire, point névralgique et historique des Verts.

Macron redécouvre le nucléaire, axe essentiel de son plan d'investissement. Tant mieux. Nul besoin d'être farouchement pronucléaire pour trouver à l'atome quelques vertus. Sans pour autant le mettre en balance avec les énergies renouvelables. Sommaire. Relancer le nucléaire, ça aurait du bon... Un quinquennat pour rien.

La France a décidé de relancer la construction de réacteurs nucléaires fin 2021, afin de garantir son approvisionnement électrique tout en limitant la hausse du coût de l'énergie. Cette seconde affirmation s'avère cependant contestée par certains, qui estiment que le développement des autres énergies renouvelables (éolien et solaire principalement) ne coûterait pas beaucoup plus cher que le nucléaire.

La Commission européenne pourrait intégrer le nucléaire et le gaz dans la classification des "investissements bons pour la transition" en 2022, ce qui permettrait à ces énergies de bénéficier d'un soutien public plus conséquent et de normes en leur faveur. La France, adepte du nucléaire, et plusieurs pays de l'Est, dépendants du gaz, ont mené un fort lobbying pour convaincre l'Union européenne de cette décision, malgré l'opposition d'autres pays comme l'Autriche et le Luxembourg, et l'incertitude allemande.