Femelle vengeresse ou Eve moderne, proie des hommes ou fée émancipée. La rentrée 2016, d'Ivan Jablonka à Marie NDiaye, raconte les femmes d'aujourd'hui avec plus de nuances et de subtilité que tous les essais sur la question. Le roman et l'autobiographie sont-ils les armes d'un nouveau féminisme narratif ?

L'été 1958 a été déterminant dans la jeunesse et l'éducation sentimentale de l'écrivaine. « Tant que je ne l'aurais pas écrit, il y aurait un trou », aujourd'hui comblé.

Treize livres en trente ans. Chaque fois, une centaine de pages - tantôt un peu moins, jamais guère plus. Ne serait-ce qu'à ce titre, celui de la parcimonie, de la rareté, Annie Ernaux est un écrivain précieux.

Parvenue à soixante-huit ans - elle ne dissimule pas son âge - Anne Ernaux mène à son terme un projet d'écriture ambitieux qu'elle ruminait depuis longtemps, en fait depuis qu'elle vivait seule : "Dans sa solitude retrouvée, (...) l'idée lui est venue d'écrire "une sorte de destin de femme", entre 1940 et 1985, quelque chose comme "Une vie" de Maupassant, qui ferait ressentir le passage du temps en elle et hors d'elle, dans l'Histoire, un "roman total"..."

A cinquante-cinq ans de distance, Annie Ernaux tente de retrouver la fille de 18 ans qu'elle a été.

"L'usage de la photo" est le récit à deux voix d'une rencontre amoureuse, récit composé de brèves séquences qui s'appuient sur un choix de quatorze photographies reproduites en noir et blanc.

Chaque livre d'Annie Ernaux multiplie les dimensions du réel, entre dans l'Histoire, la vie des femmes, le quotidien le plus intime... La force d'Annie Ernaux est justement dans la manière de nous parler, de nous accompagner dans cette quête collective, d'en sentir la richesse, la puissance exaltante.

Dans "Mémoire de fille", l'auteur de "La Honte" raconte sa première nuit avec un garçon, et les mois qui ont suivi. Elle nous a reçus chez elle, dans sa maison du Val-d'Oise.

L'Autre adapte sur le mode fantastique un roman d'Annie Ernaux, portrait d'une femme au bord de la schizophrénie