En Espagne, la croissance de l'économie s'essouffle. Mais, à l'heure du verdict des urnes, cela n'inquiète guère le président du gouvernement.

A Bruxelles, le président du gouvernement espagnol a obtenu un sursis. Il lui sera pourtant difficile de restaurer la confiance des marchés et d'imprimer une ligne claire à sa politique de réformes.

A quelques jours d'un scrutin grec crucial, Madrid s'oppose à toute mise sous tutelle. Une vieille stratégie, rappelle Enric Juliana, fin commentateur de la vie politique espagnole.

Réforme du travail, Europe, Podemos... les vérités de l'économiste espagnol, tête pensante du mouvement réformateur Ciudadanos.

Trente ans de démocratie parlementaire en Espagne, le délai est suffisant pour essayer de dresser un bilan de cette expérience.

Certes le ralentissement économique, certes l'explosion de la bulle immobilière, certes le terrorisme qui vient encore de tuer... Mais aussi la libération des moeurs, plus rapide que nulle part ailleurs. Les femmes tiennent le haut de l'affiche.

Politiquement, l'Espagne a retrouvé un gouvernement stable. Economiquement, l'embellie est certaine. Socialement, le pire est passé. Mais, sur tous ces plans, les fragilités et les incertitudes demeurent.

Le pays se dirige vers la rigueur et la retraite à 67 ans. Mais ces efforts ne sont plus exigés dans une enthousiasmante perspective européenne : ils sont imposés par les marchés mondiaux.