Il faut neuf voix à Bush - et pas de véto - pour faire passer sa résolution. Pour les avoir, il emploie les grands moyens.

Sur la frontière du sud, pratiquement désarmée, dans Bagdad qui fait le gros dos, Jean-Paul Mari a vu les Irakiens se préparer à "l'inévitable".

Malgré les attaques de Hollande contre Villepin, la gestion de la crise irakienne par Chirac plaît aux socialistes. Et provoque un malaise contenu dans cette question : qu'aurait fait Jospin ?

Ils viennent de la gauche et de l'extrême-gauche comme Kouchner ou Glucksmann, mais aussi de la droite comme Poniatowski, Goasguen ou Lellouche. Leur position, face à ceux qui disent : "Non à la guerre, malgré Saddam", peut se résumer ainsi : "Oui à la guerre, malgré Bush".

Renverser le dictateur, installer à Bagdad un régime stable et légitime qui servirait de modèle dans toute la région, démocratiser le Moyen-Orient, éliminer le terrorisme et vaincre la récession : c'est le rêve des stratèges américains. A quels risques ? Et à quel prix ?

La perspective d'une guerre en Irak menace de faire éclater les contradictions d'un pays laïque mais dirigé par des islamistes, européen mais allié avec l'Amérique.

L'ancien secrétaire d'Etat s'interroge dans son nouveau livre, "La Nouvelle Puissance américaine", à paraître chez Fayard, sur la politique exterieure de son pays. Hégémonie ou leadership ?

Dans la capitale irakienne, se protéger, survivre est devenu une obsession, a constaté notre envoyé spécial Jean-Paul Mari. Mais où aller ? Alors pourquoi ne pas rester chez soi après avoir accumulé des provisions et creusé un puits en espérant échapper au pire.

L'offensive de George Bush sera sans doute victorieuse. Mais elle a commencé par un échec : la Berezina diplomatique essuyée par les Etats-Unis à l'ONU. Le président américain a beau désigner la France comme bouc émissaire, il a dû se résigner à faire la guerre pratiquement seul. La guerre ne sera donc qu'américaine.

Ne pas se fier au tintamarre de la propagande pro-guerre. Ni à la virulence des attaques anti-françaises. Jamais, à la veille du déclenchement d'un conflit, l'opinion américaine n'avait été si déchirée. Qui est pour l'offensive contre l'Irak ? Qui est contre ?

Dans un entretien accordé au "Spielgel", l'écrivain américain parle de son opposition à Bush, du pacifisme et du patrionisme, de l'islam radical et des femmes.

L'invasion de l'Irak n'a pas pour seul but de renverser un dictateur. Elle s'inscrit dans une croisade contre les "forces du Mal".