Pendant quinze ans, Jean-Claude Pautot a vécu caché. Reconnu coupable de braquages, il a pris une fausse Identité, ouvert un hôtel en Allemagne, joué les touristes en Espagne... Avec la peur au ventre. Comment vit -on sous la menace ? Comment rêve-t-on quand le coeur est aussi lourd qu'un casier judiciaire ?

La presse l'a souvent désigné comme le "lieutenant" de Mesrine, un terme qu'il récuse. Des années derrière les barreaux, où une injustice initiale l'avait mené, des évasions à répétition, des cavales, des arrestations... Jusqu'à ce jour où on l'envoie dans une centrale qui n'a pas l'humiliation pour règle. En se plongeant dans l'étude de Spinoza, François Besse s'est métamorphosé en adepte de la réparation et de la réconciliation.

Les images de leur arrivée à l'aéroport de Sofia avec Cécila Sarkozy avaient marqué les esprits. Le 24 juillet 2007, les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien détenus depuis 1999 dans les geôles libyennes du colonel Khadafi étaient libérés. La fin d'un calvaire pour un crime - l'inoculation du virus du sida à des centaines d'enfants - qu'ils n'avaient pas commis. Depuis, chacun a cherché à se reconstruire, avec plus ou moins de succès.

Il a été enfermé dans les geôles de Pinochet, a signé l'un des plus grands docs du cinéma militant ("La Bataille du Chili") et a connu l'exil. Avec "La Cordillère des songes", Patricio Guzmim clôt une trilogie qui fut aussi une réinvention. Il regarde désormais vers les étoiles et infuse ses obsessions dans une série de documentaires à la beauté sidérante.

Un régime sanguinaire, des geôliers tortionnaires, des centaines de milliers de personnes détenues ou disparues : tel est le bilan d'un pays en guerre depuis neuf ans et dont un quart de la population vit aujourd'hui à l'étranger. Chez ces Syriens en exil, anciens prisonniers ou proches de victimes, la soif de justice est impossible à étancher. Quand les juridictions internationales se déclarent incompétentes, reste un levier : la compétence universelle des Etats. Avocats déterminés, informaticiens acharnés, anciens détenus torturés...

Juan Rivera a passé vingt ans en détention pour un viol et un meurtre qu'il n'a pas commis. Finalement innocenté, il a touché 20 millions de dollars d'indemnités. Et s'est associé avec son ancien gardien de prison pour aider des jeunes défavorisés à apprendre un métier.

Figure du grand banditisme belge, François Troukens signe son premier film, "Tueurs". Un polar, évidemment. Rencontre.

Cultiver la terre, réapprendre à vivre ensemble, apprivoiser la liberté : tel est le pari de la ferme Emmaüs Lespinassière (Aude), où sont accueillis une dizaine de détenus en fin de peine. Fait partie d'un dossier intitulé : "Justice : la prison vaut-elle la peine ?".

Magalie, Adeline et Rahmouna sortent de prison. Derrière les portes du pénitencier, rien ni personne ne les attend. La photographe Axelle de Russé a suivi leurs premiers pas à l'extérieur, un moment fragile auquel leurs années d'incarcération ne les ont pas préparées.

La ferme Moyembrie, dans l'Aisne, accueille une vingtaine de résidents qui aident aux travaux de la ferme. Tous ont un point commun : ils ont purgé une peine de prison, suite à laquelle ils sont ressortis criblés de dettes.