La décision des autorités française de passer outre la Cour européenne des droits de l’homme, au sujet de l’expulsion d’un étranger, remet en cause les droits de l’homme et le système juridique qui les garantissent.

C'est une jolie histoire qu'ils auraient préféré ne pas raconter. Celle d'une rencontre inespérée entre un couple sans enfant et un orphelin guinéen, puis de deux mondes, très éloignés, qui tentent de s'apprivoiser. Jusqu'au jour où, sans crier gare, une «obligation de quitter le territoire» vient ébranler la belle histoire. Fodé a alors trente jours pour retourner en Guinée, trente jours avant la clandestinité. Pour conjurer le sort, cette famille singulière décide de se raconter. D'intime, son quotidien devient politique.

Le Conseil européen de juin 2018 a échoué à réformer le règlement de Dublin sur le droit d'asile. C'est pourtant la clé pour mettre fin à la ronde dramatique des migrants en Europe, bien avant les hypothétiques "centres de débarquement".

Fuir la Suède ou être renvoyés en Afghanistan. Telle est l'inexorable alternative à laquelle sont confrontés des centaines de réfugiés arrivés mineurs dans le royaume scandinave. Face au durcissement de la politique d'immigration du pays, ces jeunes hommes tentent leur chance à Paris où l'église suédoise leur ouvre ses portes.

Redevenu un territoire de transit, le royaume veut convaincre l'Europe de prendre sa part dans le contrôle des flux migratoires.

Si l'hospitalité semble devenue une valeur commune et molle, il n'en est rien. Les critiques sont nombreuses. On lui reproche en particulier de n'être rien d'autre que ce supplément moral qui non seulement laisse inchangée la situation mais qui permet aux camps, aux "jungles", d'exister comme lieux malgré tout habitables. Il existe en effet un risque hospitalier : devenir le bras humanitaire du libéralisme pour prendre en considération les "indésirables" (terme utilisé en français par Hannah Arendt dans sa somme de 1951 sur les origines du totalitarisme).

Assistons-nous au triomphe de la xénophobie ? Les exilés ne sont plus les bienvenus dans notre monde de murs et de camps. Le philosophe Etienne Balibar apporte son éclairage sur la crise de l'hospitalité et le glissement des politiques migratoires vers le racisme et la répression, le choix des mots relayés par le pouvoir politique.

La préfecture du 101e département français n’hésite pas à falsifier des documents pour refuser l’accueil des mineurs étrangers non accompagnés, et les condamnations subies n’y changent rien.