Tolkien occupe une place tout à fait à part dans l'histoire culturelle récente : universitaire oxonien aux travaux réputés, à la tête d'une oeuvre dontl'exigence et les qualités littéraires sont pleinement reconnues et font à leur tour l'objet de recherches académiques, il a pourtant le difficile privilège d'être également, et indissociablement, à l'origine d'un véritable continent de la culture populaire et médiatique : la fantasy.

Les myriades d'atlas qui chaque jour viennent fleurir le champ éditorial attestent la fascination exercée par les cartes ; ces compilations raisonnées permettent au lecteur d'entamer des voyages que seules les bornes de l'imagination semblent pouvoir interrompre. Si les terres connues sont évidemment l'objet privilégié de ces documents où se mêment intimement iconographie et savoir, les cartes s'emparent d'autres territoires qui n'ont de tangible que les mots qui composent les pages des récits dans lequels elles s'inscrivent : les mondes imaginaires en littérature.