De l'élection de Mitterrand au mariage pour tous, la vie d'un homosexuel, ado puis adulte. "Fiertés", de Philippe Faucon, est une merveille d'intelligence. La minisérie événement de l'année diffusée sur Arte.

Après de nombreux petits rôles et quantité de concerts. le Sénégalais Moustapha Mbengue est pour la première fois en haut de l'affiche dans "Amin". Portrait d'un acteur pétri de talent.

Philippe Faucon a toujours su porter un regard proche de celui du documentariste sur les figures marginales ("Samia"), voire invisibles, ("Fatima", césar du meilleur film en 2016), avec une distance pertinente et modeste, comme ce fut le cas, récemment, avec "Une saison en France" de Mahamat-Saleh Haroun qui traitait aussi des effacés de la société contemporaine et de l'injustice sociale avec justesse.

Avec "Les Harkis", Philippe Faucon éclaire avec justesse le sort déchirant des supplétifs de l’armée française dans la guerre d’Algérie.

Dépénalisation, adoption du Pacs, mariage pour tous : trois épisodes pour relater trois moments de tension de la société française sur la question de l'homosexualité. Après Fatima et son César du meilleur film, Philippe Faucon s'essaie à la (mini)série avec Fiertés. Visite sur le tournage, avant diffusion en 2018 sur Arte.

Le plus discret des cinéastes se multiplie en mai 2018 : "Amin", son nouveau film, est à la Quinzaine, la mini-série "Fiertés" sur Arte et un coffret "anthologie" sort en DVD. Cinéaste "rare" mais pléthorique, modeste mais toujours ambitieux et désormais en pleine lumière, Philippe Faucon s'est confié à "Première".

Après 1945 la vraie question posée en Algérie, seule colonie française de peuplement, était celle de la possibilité d'une cohabitation durable entre deux communautés culturellement différentes, alors que la décolonisation, phénomène mondial, devenait inéluctable (la même question se posa - avec un tout autre résultat - à la future "nation arc-en-ciel", l'Afrique du Sud). Cette problématique n'a jamais vraiment été traitée par le cinéma français (sauf une exception notable, nous y reviendrons).

Dans un film accusatoire, Philippe Faucon raconte le destin tragique des supplétifs de l'armée française, juste avant et après l'indépendance de l'Algérie. Entretien.

Depuis "L'Amour". son premier film, il y a 34 ans déjà, Philippe Faucon n'a eu de cesse de nous offrir avec une belle régularité des portraits faits main de quelques contemporains que le tout-venant du cinéma français ne met guère en lumière. Mais ces réprouvés, ces gens de peu, ces "invisibles", possèdent devant sa caméra une force extraordinaire.