Les fouilles de la villa de Civita Giuliana, l’une des plus prestigieuses demeures de la zone vésuvienne, située au nord de Pompéi, viennent de révéler une "chambre" d’esclaves dans un état de conservation étonnant ! Exceptionnelle, cette découverte offre un aperçu rarissime d’un pan souvent ignoré du monde antique, le quotidien des esclaves. Elle témoigne également des nouvelles directives de protection du patrimoine prises depuis quelques années sur ce site unique.

Cartographié par laser en 2019, le site de l’Ilet à Guillaume a fait l’objet d’une opération programmée à l’automne 2020 par l’Inrap. Première du genre dédiée à ce type de vestiges, elle a complété les connaissances sur cette colonie pénitentiaire agricole pour enfants en activité pendant 15 ans, de 1864 à 1879. Encadrée par des missionnaires de la Congrégation du Saint-Esprit, elle fut aménagée sur un plateau (ou îlet) à 700 m d’altitude, naturellement isolé par les remparts de la rivière de Saint-Denis et du Bras Guillaume, son affluent.

Dans le Doubs, l’immense théâtre antique de Mandeure domine le paysage. Difficile à étudier compte tenu de son histoire complexe, de sa mise au jour ancienne et de son gabarit hors-norme, il fait l’objet depuis plusieurs années d’un programme collectif de recherches (PCR) qui a considérablement renouvelé notre perception de cet édifice. Ainsi, loin d’être un monument isolé en pleine campagne, tel qu’il nous apparaît aujourd’hui, il fut au centre du quartier religieux de l’antique Epomanduodurum, ville de la cité des Séquanes, en Germanie Supérieure.

Dans les Bouches-du-Rhône, le lieu-dit « Régine » au Puy-Sainte-Réparade, situé à une dizaine de kilomètres au nord de l’antique Aquae Sextiae (Aix-en-Provence), a bénéficié ces 20 dernières années de recherches archéologiques. Une fouille préventive récemment menée par la société Mosaïques Archéologie s’est tenue au centre de ce secteur : elle offre un premier bilan des occupations romaines des quatre premiers siècles de notre ère, entre témoignages funéraires et production viticole.

Le projet archéologique international Ife-Sungbo a exploré, pour la première fois avec des moyens mécaniques, l’"eredo" de Sungbo, une complexe enceinte fossoyée. Située au sud-ouest du Nigéria, elle constitue, avec ses 160 km de long, sans doute le plus vaste monument que l’homme ait jamais construit en Afrique subsaharienne. Toujours largement méconnue, elle commence toutefois à livrer ses premiers secrets sur sa datation et son mode de construction.

En 2017, durant la fouille de sauvetage d’un cimetière à Pianliancheng en Mandchourie, l’équipe de la mission archéologique franco-chinoise dans le nord-est de la Chine (MAFNEC) a mis au jour une médaille religieuse portant une inscription en français. Partie immergée de l’iceberg, elle témoigne d’un étonnant cimetière au tournant du XXe siècle, qui mêlait traditions confucéennes et catholiques en jeu dans les structures sociales contemporaines.

Un énigmatique objet d’époque gauloise, qui paraît représenter un orant enchaîné, soulève un flot de questions sur son utilisation et sa destination. Est-ce l’image d’un dieu celtique ? Ou bien est-ce simplement un élément technique dont nous ne comprenons pas la fonction ?

Le prêtre lecteur et maître de cérémonie Padiamenopé vécut au VIIe siècle avant notre ère. Il fut inhumé au sein de la nécropole thébaine, dans la plus grande tombe privée de l’Egypte ancienne, dite tombe 33 ou TT33. Depuis 2018, une fouille menée dans sa vaste enceinte, à la fois par l’IFAO et par deux laboratoires strasbourgeois, renouvèle l’histoire d’un site pourtant étudié depuis près de 300 ans, dans la vallée cultuelle et funéraire de l’Assassif.

La nouvelle a fait grand bruit dans les médias : "Homo sapiens" serait arrivé en Europe bien plus tôt qu’initialement pensé, soit autour de 54 000 ans, comme en témoigne une molaire retrouvée dans la grotte Mandrin, dans la Drôme. Analyse d’une découverte majeure.

De mai à août 2021, les archéologues de l’Inrap ont mené une fouille sur le site des Aybrines à Thuir dans les Pyrénées-Orientales, préalablement à la construction d’un lotissement par le groupe immobilier Angelotti. Prescrites par le service régional de l’archéologie (Drac Occitanie), les recherches conduites sur cinq secteurs, cumulant un total de 2 ha, ont permis de mettre au jour les vestiges de plusieurs occupations de la Préhistoire récente (vers 3 500 avant notre ère) à la période médiévale, documentant ainsi plus de 4 000 ans d’histoire.

La nouvelle exposition du musée des Beaux-Arts de Chartres met à l’honneur un site majeur, celui de Saint-Prest, dans la vallée de l’Eure. De nombreux ossements de mammouths y furent découverts dès le milieu du XIXe siècle. Sont ainsi réunis des vestiges uniques provenant de diverses collections publiques et privées, témoignant de la place et de l’importance du mammouth méridional sur notre territoire et de ses interactions avec les hommes de l’époque.

On utilise souvent, à propos de l’archéologie, la métaphore de l’enquête policière, d’autant qu’Agatha Christie fut mariée en secondes noces avec un éminent archéologue britannique, Max Mallowan, qu’elle secondait avec compétence sur ses fouilles néolithiques de Syrie – métaphore de l’enquête qu’a reprise récemment l’archéologue David Djaoui dans son livre "Enquêtes archéologiques. L’affaire Valerius Proculus".