"Signe de ralliement de tous les amis, tous les enfants de la liberté", selon le révolutionnaire Mirabeau, la cocarde effectue un retour consolateur. Voici comment elle est née...

La romancière anglaise Hilary Mantel, qui publie le second tome de sa fresque historique et qui a souvent critiqué la monarchie britannique, croit à l'esprit de la Révolution française. Entretien.

Depuis le bicentenaire de 1989, la Révolution française ne fait plus rêver. L'historienne Sophie Wahnich raconte ce processus de désaffection. Et invite la gauche en plein désarroi à s'intéresser de nouveau à la période révolutionnaire.

Parmi les motifs de l'assassinat de Marat en 1793, la trajectoire de la famille de Charlotte Corday n'a pas été souvent interrogée. L'étude de la carrière révolutionnaire de Jacques François de Corday d'Armont, père de l'assassin, démontre combien les logiques de déclassement et d'exclusion qui touchent les petites noblesses de l'Ancien Régime, ont engendré des modes spécifiques d'engagement qui ne peuvent se résumer au rejet monolithique de toute la Révolution.

La terreur de l'An II n'était pas dans l'aboutissement du jacobinisme mais dans son échec.

Grande figure intellectuelle de la gauche, Jacques Julliard est d'abord un esprit libre. Enfant de Bernanos, longtemps pilier idéologique de la « deuxième gauche », en rupture avec le marxisme, il n'a jamais cessé de dénoncer les erreurs et les aveuglements de son camp. Auteur d'une fondamentale histoire des gauches ("Les Gauches françaises" : 1762-2012, Flammarion, 2012), il vient de publier "L'école est finie" (Flammarion), où il fustige la trahison de la République dans l'éducation.

La Révolution française et l'écriture des femmes ont, l'une et l'autre, modelé en profondeur la réflexion de Mona Ozouf sur le républicanisme. Non pas cependant au même moment, ni de la même manière.

Le corpus analysé regroupe plus de deux cents romans ou nouvelles publiés entre 1790 et 1912 et qui traitent de la décennie révolutionnaire (1789-1799). Fruit d'un séminaire, ce livre dense ouvre des aperçus nouveaux sur bien des points. Il montre comment la fiction « s'approprie la politique » en prenant le relais d'autres discours (et principalement de l'histoire) avec lesquels il entre en concurrence selon des modalités diverses au gré des régimes.

La question de la pertinence d'une seconde chambre dans le paysage institutionnel français est déjà ancienne, puisqu'elle remonte aux débats constituants de 1789. Dès cette époque, on relève certains traits contre le bicamérisme qui ne sont pas sans évoquer l'expression, devenue courante, d'« anomalie démocratique » que serait la chambre haute. Pourtant, force est de constater que ce sont d'autres arguments qui vont s'imposer, expliquant l'enracinement républicain de cette assemblée.

Faisant plusieurs fois volte-face au cours de la Révolution, le roi n'a pas seulement trompé les Français, il est le maillon faible d'une lignée de grands rois, l'otage d'un système politique, le fossoyeur d'un ordre millénaire.

La première phase de la Révolution française, visant le renversement du pouvoir absolutiste, fait l'unanimité, ou presque : ne vient-elle pas donner corps à l'esprit des Lumières ? Mais la suite divise violemment. Notamment au sujet de Robespierre, qui, selon certains, conjuguerait tous les vices antidémocratiques : le populisme et l'extrémisme. De quoi se méfier de tout projet radical...