Du 29 septembre 1944 au 11 novembre 1945, Raymond Queneau publia cinquante-six chroniques littéraires dans "Front national". Ce journal avait été pendant l'Occupation l'organe clandestin du réseau de résistance du même nom, fondé par le PCF, et, à la Libération, il était devenu un quotidien national. Trente de ces chroniques furent réécrites, puis publiées dans "Bâtons, chiffres et lettres", en 1950, mais les autres sont restées inédites jusqu'à ce jour.

En 1994, la parution d"'Une jeunesse française" de Pierre Péan suscite un grand émoi dans le pays. Au crépuscule de sa vie, le vieux président est sommé de justifier son passé vichyste ainsi que son amitié avec René Bousquet, l'organisateur de la rafle du Vel'd'Hiv.

Mise en cause en marge de l'affaire Fillon, et malmenée dans un article du quotidien "Le Monde", "La Revue des Deux Mondes" souhaite apporter un rectificatif. Suites à des propos erronés, la "Revue" apporte des précisions sur son positionnement politique sous l'Occupation et les circonstances de non-reparution à la Libération.

Dans la lignée d'"Une jeunesse française", son ouvrage sur la trajectoire de François Mitterrand pendant la Seconde Guerre mondiale, le journaliste d'investigation Pierre Péan nous entraîne, avec son nouveau livre - dont "Historia" publie en exclusivité les bonnes feuilles -, dans la ville de son enfance, alors sous la botte nazie : grandes trahisons et petits arrangements, allégeances et actes de résistance s'entremêlent dans ce huis clos qui marquera durablement la mémoire des Saboliens.

Loin du cliché de jeunes requis prenant le maquis pour éviter de se retrouver en Allemagne, le Service du Travail obligatoire (STO) fut un succès pour l'occupant. Nourri par un énorme travail d'archives, l'ouvrage de l'historien Raphaël Spina comble une lacune sur un sujet sensible.

Pierre Loyer est l'homme qui a orchestré la politique artisanale du régime de Vichy. Après la guerre, la technocratie s'est imposée comme avant-garde de la modernisation, reléguant dans l'oubli d'autres possibles. Or, Pierre Loyer est un technocrate réactionnaire. Revenir sur son itinéraire permet de saisir cette particularité. Ingénieur catholique, Loyer parvient dès la fin des années 1920 à se construire un petite notoriété d'expert du monde de l'entreprise, partisan du corporatisme. Après 1934, il s'engage dans les ligues.