Electron libre de l'art contemporain, Gérard Garouste revient avec une exposition exceptionnelle à la galerie Templon, autour d'un Franz Kafka talmudiste et kabbaliste.

Le monde professionnel rime souvent avec rivalités. Certaines carrières, pourtant, ne seraient rien sans la complicité, la solidarité, l'entraide. Quand il a découvert les toiles de Gérard Garouste, la galeriste Daniel Templon était persuadé d'avoir trouvé son Graal. Après des années de cour effrénée, le tonitruant marchand d'art est devenu l'ambassadeur de l'artiste tourmenté. Avec obstination, il assure à son poulain une exposition croissante et lui décroche même une rétrospective au Centre Pompidou, prévue en 2022.

Plus de 30 ans après celle organisée en 1988, le Centre Pompidou consacre une nouvelle rétrospective à l'oeuvre de l'artiste. Une exposition très attendue qui réunit plus d'une centaine de tableaux, majeurs de ce peintre français mondialement reconnu.

Du 7 septembre 2022 au 2 janvier 2023, le Centre Pompidou présente une rétrospective de Gérard Garouste (commissariat Sophie Duplaix). Avec près de 120 tableaux, mais aussi des sculptures et des dessins, il sera possible de revenir sur le parcours atypique d'un peintre qui, passionné depuis longtemps par la culture hébraïque, ne se limite pas au monde feutré des musées et des galeries d'art : il y a plus de 30 ans, il a fondé la Source, association venant en aide aux enfants qui vivent des situations difficiles.

Difficile de trouver les bons mots pour d écrire la relation que j'entretiens avec Gérard Garouste. Nous nous sommes apprivoisés au fil de nos rencontres pour parler de son art ou de son action pour l'association La Source, qu'il a créée en 1991 pour venir en aide aux enfants en difficulté. J'ai tout de suite été séduit par sa gentillesse, sa générosité tant sur le plan humain que professionnel, son humour, ses vêtements "à l'ancienne" que lui seul porte, son cartable en cuir, ses différents chapeaux, sa canne...

Longtemps mal-aimé, Gérard Garouste est l'auteur d'une oeuvre figurative exubérante, où l'intime fusionne avec la littérature et la mystique juive, jusqu'au vertige. Plus de trente ans après avoir été consacré au Centre Pompidou par Bernard Blistène, alors directeur du Musée national d'art moderne, l'artiste revient avec une rétrospective forcément monumentale, orchestrée par Sophie Duplaix. "Beaux Arts" les a invités l'un et l'autre à décrypter l'univers de ce grand « intranquille », oscillant entre délire et dépression.